Les paramédicaux seraient-ils des mal-aimés ? Les représentants de cette catégorie incontournable du corps médical en sont convaincus. L'argument mis en avant ? Le flou qui entoure le projet de statut particulier des paramédicaux. Et pour signifier ces appréhensions, la coordination des personnels de la santé, paramédicaux et corps communs de l'établissement public hospitalier d'Amizour, affiliés au Snapap, a rendu publique une déclaration dans laquelle elle lance aux personnels des autres établissements de santé de Béjaïa à rejoindre massivement les rangs du Snapap santé. Ce dernier est présenté comme le premier syndicat autonome et démocratique et qui peut répondre aux aspirations des travailleurs de la fonction publique. Profitant de l'opportunité qu'offre la rentrée sociale, les membres du bureau de la coordination locale ont longuement insisté sur le “traitement indigne, injuste et insultant infligé arbitrairement aux paramédicaux dans la promulgation de leurs nouveaux statuts particuliers qui ne veulent pas voir le jour, laissant ces derniers vivre dans le doute et le désespoir”. Une situation, a-t-on déploré, qui accentue “la frustration de toute une corporation déjà laminée par une surcharge de travail et des conditions socioprofessionnelles qui laissent à désirer”. Occasion pour eux de décliner tous les griefs qui ne manqueront pas de remobiliser les rangs des paramédicaux tant ils font l'unanimité au sein de la corporation. Le salaire, qui ne peut les “mettre à l'abri de la précarité et de la misère”. Plus encore, les maladies graves auxquelles seraient particulièrement exposés les paramédicaux. Les syndicalistes ont cité les hépatites, le stress professionnel, le diabète, l'hypertension et l'arthrose. La nouvelle coordination ne dispose pas de statistiques susceptibles d'éclairer sur ce phénomène à l'échelle nationale. Ils ont enfin évoqué les risques encourus durant le travail : les agressions, les accidents de la circulation qui surviennent durant les évacuations, etc. D'où l'urgence, a-t-on insisté, d'élaborer un statut particulier des paramédicaux, promis il y a trois années.