Les responsables du Syndicat national des agences de voyages (SNAV) ont les gorges chaudes depuis l'application par le ministère de tutelle du décret exécutif du 14 juillet 2010 annulant les prestations du hadj en défaveur des agences de voyages. La première réunion d'ordre organique qui s'est tenue hier à Oran, a été l'occasion pour le président ouest du SNAV de revenir sur cette décision. “Le malaise et la discrimination qui frappent les agences de voyages privées sont le fait de considérations d'ordre purement mercantiliste”, a affirmé Tewfik Midoun, président du SNVA Ouest. Pour lui, il serait répréhensible de tenter de discréditer les agences de voyages sur la base de simples assertions rapportées par la compagnie nationale Air Algérie. Il met nommément en cause le P-DG d'Air Algérie sur le fait même de la méthode de vente des billets. “Le P-DG d'Air Algérie ignorait comment ont été vendu les billets de la omra alors que ce sont les points de vente de la compagnie en question qui en sont responsables”, a-t-il indiqué. Selon lui, les agences de voyages n'ont aucune part de responsabilité dans le “massacre” dont ont été victimes les pèlerins. à ce stade de la réflexion, le syndicaliste relèvera le caractère pernicieux de cette situation. “Les agences de voyages n'ont rien à voir avec les retards de rapatriement des pèlerins”, expliquant, dans cet ordre d'idées, que l'émission des billets reste “du monopole exclusif d'Air Algérie”. Les participants à cette rencontre ont également soulevé la légalité du décret 10-186 et ses répercussions sur le devenir de la corporation. “Un décret annule-t-il fondamentalement une loi ?”, s'est interrogé un chef d'agence. C'est dans le sillage de cette interrogation que les intervenants ont tenté de démêler l'écheveau de cette énigme. Tewfik Midoun n'en continuera pas moins d'enfoncer le clou en mettant au pilori le fameux office de hadj-omra. “Nous sommes victimes de trahison et de hogra de la part de cet organisme étatique qui a trahi notre confiance”, a assené le responsable du SNAV. Aux yeux de l'intervenant, cette institution qui “passe des marchés de gré à gré n'a pas le droit de nous juger”, s'est-il insurgé. Selon Tewfik Midoun, le “faux rapport adressé à la tutelle par l'office en question ne souffre d'aucune ambiguïté pour nous radier”, affirme-t-il sans ambages.