Nous sommes à la troisième semaine depuis que les citoyens résidents de la cité de l'oued, à Sougueur, dans la wilaya de Tiaret, ont entamé un mouvement de protestation pacifique pour crier leur désarroi quant à l'insalubrité qui caractérise leur environnement. Ces derniers n'ont pas été, toutefois, sans bloquer les travaux du chantier de réhabilitation de la route menant vers la localité d'Aïn Bouchekif. Dans la foulée, les protestataires s'indignent devant le mutisme que continuent à afficher les autorités locales qui n'ont même pas daigné leur rendre visite. Ainsi, ces derniers ont placardé des banderoles mettant à l'index l'incrédulité des autorités locales et, à un trait précis, les élus. “Que deviennent les promesses du FLN ? Nous voulons un toit décent et non des baratins électoraux. Sauvez-nous des rats et des maladies…”, telles sont les locutions employées pour exprimer, encore une fois, leur trouble à qui voudrait bien les écouter. “L'insalubrité a la peau dure au sein de notre quartier où les résidents suffoquent sous les fragrances des ordures et des eaux usées qui coulent à ciel ouvert le long de ce oued qui nous empoisonne la vie”, martèlera un citoyen. Ce dernier a expliqué que la situation qui prévaut depuis toujours en cet endroit, tout comme au sein du quartier voisin dit “Kosovo”, ne peut laisser le plus commun des mortels indifférent, tant l'environnement y est invivable et nauséabond. “On ne se rappelle de nous qu'à l'approche des élections en nous rendant des visites émaillées de discours démagogiques illustrés par des promesses sans suite”, laissent dire ces nombreux jeunes engouffrés dans l'instabilité et absorbés par un pessimisme sans nom. Sans détour, ces derniers avouent avoir l'impression d'être perpétuellement livrés à eux-mêmes face à une fragilité horripilante, vecteur incontournable de tous les fléaux sociaux. Une situation somme toute paradoxale où se conjuguent la promiscuité, l'insalubrité, le désarroi et le désœuvrement et qui symbolise beaucoup plus un réservoir d'ilotisme. Le nœud gordien de ce problème semble s'articuler autour des 100 logements construits dans le cadre du programme de résorption de l'habitat précaire et promis aux résidents de ce quartier. “Nous ne comprenons pas la lenteur dont font preuve les responsables locaux qui ne semblent pas près de les attribuer bien qu'ils sont achevés depuis des mois”, s'inquiète le président du comité de quartier. Mettant en relief l'exiguïté à laquelle sont confrontés ces locataires, ce dernier nous invita à sillonner le quartier pour voir la réalité en face. Une visite dans quelques appartements renseigne on ne peut mieux sur les carences constatées au niveau des plafonds des pièces, lesquelles sont dans un état de détérioration avancé, à cause des infiltrations des eaux. Certaines bâtisses ont subi le coup des refoulements de ce oued qui devient plus menaçant que jamais tant les senteurs et l'humidité ont atteint un taux intolérable en se répercutant sur la santé des citoyens. Toutefois, un cadre de l'OPGI de Tiaret, que nous avons abordé à propos des 100 logements RHP, nous a affirmé que ces derniers sont en voie de finition et qu'ils seront normalement remis dans peu de temps.