Après deux reports successifs pour des raisons techniques, la juge d'instruction près le tribunal d'El-Aouinet a entendu, hier, le directeur général par intérim d'ArcelorMittal Tébessa dans l'affaire dite des fausses factures et de passation de marchés douteux des mines de l'Ouenza et Boukhadra... Cette affaire, qui concerne la gestion des mines durant la période allant d'avril 2007 à janvier 2009 et dans laquelle sont impliqués l'ex-directeur général de l'entreprise des mines, Omar Benabderahmane, son remplaçant à ce poste, A. Bouchama, et six entrepreneurs et prestataires de services privés, n'aurait pas révélé tous ses secrets, semble-t-il. Le préjudice financier cumulé tel qu'il a été estimé jusqu'à présent par les experts à plus de 600 millions de dinars, mais son évaluation resterait à faire en fonction des dossiers présentés à l'instance judiciaire. Selon des sources proches de l'instance judiciaire, les prestataires, qui ont été démasqués à ce stade de l'instruction, sont tous domiciliés à l'Ouenza, à l'exception d'un seul qui est établi, quant à lui, à Alger, auraient été favorisés par le directeur général et ses collaborateurs directs de l'époque. Comme l'a prouvé l'enquête approfondie exigée par le parquet d'El-Aouinet, le directeur général Benabderahmane aurait dépassé outrageusement ses prérogatives en autorisant personnellement la passation d'un nombre élevé et toujours à déterminer de marchés de gré à gré. Plus grave, il aurait même failli à l'obligation qui lui est faite de contrôler la véracité et la qualité des interventions. Il ressort des différentes enquêtes que les situations et les factures relatives aux prestations étaient systématiquement entérinées et payées. Toujours, selon nos sources, ce dernier exigeait d'eux en retour qu'ils lui versent des royalties importantes avant même l'exécution des travaux, si exécution il y avait. Le montant du préjudice occasionné est estimé, comme évoqué plus haut, à quelque 60 milliards de centimes. Statuant sur ces malversations, la chambre d'accusation avait alors décidé de placer sous mandat de dépôt les prestataires de service et le directeur général Omar Benabderahmane. Ce dernier n'a d'ailleurs toujours pas vidé le mandat d'arrêt lancé contre lui par le tribunal d'El-Aouinet et est activement recherché par les services de sécurité.