Le directeur général par intérim d'ArcelorMittal Tébessa, Bouchami Abdelouahab, qui est désormais officiellement impliqué dans l'affaire de détournement des deniers publics et privés et de passation de marchés de sous-traitance contraires à la législation, dont le préjudice causé au Trésor public a été évalué à 600 millions DA , a été convoqué par le juge d'instruction près le tribunal d'El Aouinet (Tébessa), chargé du dossier, a-t-on appris hier. Nos sources, qui indiquent que le magistrat a exigé de M. Bouchami qu'il soit accompagné de son avocat à l'audition, soutiennent que celui-ci risque fort d'être mis sous mandat de dépôt ou à tout le moins d'être placé sous contrôle judiciaire en attendant la fin de l'enquête. Il y a lieu de rappeler que Benaberrahmane Omar, son prédécesseur à la tête d'ArcelorMittal Tébessa, également concerné par les malversations subies par l'entreprise des mines et par le Trésor public et qui est sous le coup d'un mandat d'arrêt depuis le mois de juillet, est considéré en fuite. Comme nous le signalions dans une édition précédente, l'ex-DG est activement recherché par les services de sécurité, alors que le directeur de l'exploitation de l'entreprise algéro-indo-européenne, M. Leulmi, ainsi que 5 entrepreneurs privés spécialisés dans la sous-traitance et la prestation de services sont placés sous mandat de dépôt. Rappelons que l'enquête déclenchée sur la base d'une lettre de dénonciation, adressée sous le sceau de l'anonymat au parquet général de Tébessa, avait permis de cerner les responsabilités de chacune des personnes citées dans le préjudice causé à l'entreprise des mines. Le dossier constitué par les éléments de la police judiciaire et remis aux juges était accablant, notamment pour les principaux responsables d'ArcelorMittal Tébessa, à savoir l'ex-directeur général de la société, Benaberrahmane Omar, et son ex-directeur d'exploitation, M. Leulmi. Les gérants des entreprises sous-traitantes ont été de leur côté inculpés et placés sous contrôle judiciaire, le 17 juillet, à l'issue de l'instruction initiale. Des sources proches de l'instance judiciaire affirment qu'au moins 6 personnes, des sous-traitants également qui auraient bénéficié de contrats de complaisance avec la société dans le domaine de la maintenance et des fournisseurs en pièces de rechange, sont susceptibles d'être impliquées pour fausses facturations.