Le DGSN a affirmé n'avoir fait appel qu'à deux militaires retraités, issus de la Garde républicaine. Le directeur général de la Sûreté nationale, le général-major Hamel Abdelghani, a tenu hier sa première conférence de presse à l'Ecole de police de Châteauneuf (Alger) en marge de sa réunion avec les chefs de SW fraîchement installés. Les nouveaux chefs de SW ont été instruits lors de la première réunion avec le DGSN de mener une lutte sans merci contre le crime organisé et ses formes les plus dévastatrices comme le trafic des stupéfiants, la corruption et les atteintes graves aux personnes et aux biens, d'intensifier leurs efforts à garantir l'ordre et la paix publics par la prise en charge sécuritaire au quotidien et d'asseoir une véritable police de proximité. L'accent a été mis sur la prévention et le respect de la réglementation en matière de police administrative. L'éradication du terrorisme a été encore une fois déclinée, selon le DGSN, dans son allocution “comme objectif permanent et prioritaire des services de police qui continuent de concert et en coordination avec les autres services de sécurité et de l'Etat à enregistrer des résultats positifs contre ce phénomène criminel”. Sur le plan interne, les chefs de SW ont été sensibilisés sur l'importance du facteur humain au sein de la police, d'où l'insistance du DGSN sur “la valorisation de la ressource humaine par l'amélioration de ses conditions socioprofessionnelles et par le développement de ses compétences et ses qualifications”. 23 cadres promus chefs de SW et 17 autres maintenus Ce sont 23 cadres de la police qui ont été pour la première fois promus au rang de chef de SW, 8 chefs de SW ont été désignés en la même qualité au niveau d'autres wilayas tandis que 17 ont été maintenus dans leurs postes respectifs, selon le DGSN, après une sélection opérée par une commission composée de cadres supérieurs de la police qui, un mois durant, a étudié 168 dossiers de candidature. Le niveau universitaire est l'un des critères exigés, en plus de la condition d'âge, les commissaires ne devant pas dépasser 50 ans et les commissionnaires divisionnaires 52 ans. “En 2010, je ne peux pas me permettre de travailler avec un cadre qui a un niveau moyen ou primaire”, a précisé le DGSN. Tous les chefs de SW devaient avoir exercé au niveau des services opérationnels, ce qui explique, selon le général-major Hamel, la désignation des cadres masculins seulement, parmi ceux n'ayant pas fait l'objet de sanctions disciplinaires incompatibles avec l'exercice de la fonction concernée. Le DGSN a précisé aussi que la commission ne renferme que les cadres de la police. “J'ai confiance en mes cadres qui sont intègres et formés”, dit-il. Et d'ajouter, en réponse à une question sur la désignation d'officiers de la GN à des postes-clés au niveau de la police : “Je n'ai jamais fait appel aux colonels retraités, à part deux cadres.” Et de citer le colonel Jaâfri et le lieutenant colonel Ben Ayat, le nouveau DRH, issus de la Garde républicaine. “J'ai trouvé un personnel en quête d'orientation” “J'ai trouvé un personnel formé, mais qui était en quête de l'orientation vu la crise qu'a vécue l'institution policière”, a encore déclaré le DGSN. Ce mouvement décidé par le président de la République “ne constitue pas une fin en soi” et s'inscrit dans le cadre d'une démarche globale de professionnalisation et modernisation de la police algérienne qui s'appuie sur la mobilité de sa ressource humaine, sur la réorganisation de ses services, la révision du statut de ses fonctionnaires et l'élévation de leur niveau de formation et qualification ainsi que le renforcement et le développement des moyens et technologies nécessaires à l'accomplissement de leurs missions”, a-t-il expliqué. Les chefs de SW remplacés ne seront pas écartés. “Les cadres appelés à d'autres fonctions constitueront un vivier pour le développement de l'institution grâce à leur expérience et leur savoir-faire dans le cadre du redéploiement organisationnel que connaîtra la police dans un proche avenir”. La communication au sein de la police nationale est aussi une priorité pour le DGSN. “J'ai installé des cellules de communication au niveau de toutes les sûretés de wilaya, j'ai mis tous les moyens à leur disposition ainsi que le renforcement de la cellule de communication de la DGSN”, fait-il savoir, en indiquant qu'il a donné “des instructions fermes pour que l'information soit disponible pour tout le monde afin d'éviter toute manipulation ou déviation de l'information et de pas nuire à la crédibilité des organes de la presse”. La lutte contre le terrorisme reste prioritaire Interrogé sur le grand nombre des points de contrôle de police, il répondra qu'il faut faire la part des choses et distinguer entre les barrages de la sécurité routière et les dispositifs de la lutte contre le terrorisme. “La sécurité du citoyen ne se négocie pas”, dit-il et d'annoncer que “la sûreté urbaine sera renforcée en personnel et moyens dans le cadre du renforcement de la police de proximité”. Le DGSN estime que “la police est en mesure de lutter contre la cybercriminalité et nous avons déjà mis en place des cellules qui travaillent sur cette forme de criminalité”. Abordant la question des marchés informels, le patron de la police a souligné que le ministre de l'Intérieur a mis en place une démarche pour “absorber” ces marchés et c'est dans ce cadre que des opérations ont été effectuées à Bab El-Oued et Bachdjarrah. “Un syndicat de la police, je n'y pense même pas” En réponse à une question sur la création éventuelle d'un syndicat de police, le DGSN affirme, catégorique : “Je n'y pense même pas et ce n'est pas à l'ordre du jour”, ajoutant que le statut de la police est à l'étude et sera finalisé dans les délais. Sur la question des “parkings sauvages”, le DGSN affirme qu'une commission a été installée et travaille sur le dossier en coordination avec le SG du gouvernement et le ministère des Finances.