Avec le décès à Alger, jeudi dernier, d'Abdelmadjid Aouchiche, l'ancien ministre de l'Habitat, sous l'ère de Houari Boumediene qui a été écarté en 1980 après l'arrivée de Chadli Bendjedid au pouvoir, disparaît une des figures type de dévouement et d'abnégation pour la patrie. Il s'est éteint à l'âge de 84 ans dans la nuit de mercredi à jeudi, à l'hôpital Mohamed-Seghir-Nekkache (Aïn Naâdja), à la suite d'une longue maladie. Le colonel Abdelmadjid Aouchiche a été inhumé hier après-midi après la prière de vendredi, à El-Alia en présence de ses proches et de ses compagnons d'armes et de nombreux citoyens. Une foule nombreuse a assisté aux obsèques aux côtés de la famille du défunt et de membres du gouvernement, de personnalités militaires, d'anciens ministres, de moudjahidine et de figures du monde sportif. Dans une oraison funèbre, le directeur de la communication, de l'information et de l'orientation du ministère de la Défense nationale, le général Boualem Madi, a longuement évoqué les qualités du défunt et son dévouement au service de l'Algérie pendant la Révolution et après l'Indépendance. Le défunt, a-t-il dit, est l'un des héros de l'Algérie qui ont consenti de lourds sacrifices pour le recouvrement de la souveraineté et de l'indépendance nationales. Hier matin, une cérémonie à la mémoire de Abdelmadjid Aouchiche a eu lieu au siège de la Fédération équestre, au Caroubier à Alger, en hommage au moudjahid et ancien ministre de l'Habitat. “La Fédération équestre était le lieu où il passait le plus de temps, depuis qu'il a pris sa retraite politique”. De grandes files d'attente ont pris forme à l'entrée des locaux de la Fédération équestre où était exposée la dépouille du défunt pour lui rendre un dernier hommage. Les généraux Mustapha Cheloufi, Mogdad Bouziane, des anciens ministres, l'ex-Chef du gouvernement, Smaïl Hamdani, ont insisté sur son militantisme désintéressé. Les anciennes gloires sportives de la DNC des années 1970 et 1980 étaient également au rendez-vous. Elles étaient venues, disent-ils, rendre hommage au père de la DNC, sport et DNC la célèbre entreprise de construction. “La disparition de Si Abdelmadjid est une perte pour l'Algérie. C'est un monsieur désintéressé, il ne cherche que l'intérêt de la patrie”, soulignent des anciens cadres du ministère de l'Habitat et de la DNC. D'autres évoquent ses œuvres après avoir quitté le politique en 1984. En effet, après sa retraite politique en 1984 dès son retour de l'Argentine où il avait assuré un mandat de 4 ans à titre d'ambassadeur, Si Abdelmadjid met son capital d'expérience dans la gestion et le sens organisationnel du travail au service du développement du mouvement associatif, en s'impliquant directement dans la gestion des associations à caractère sportif ou humanitaire. Il a présidé les destinées de la Fédération équestre après le décès de Kasdi Merbah de 1993 jusqu'à janvier 2009, où il est devenu président d'honneur. “Il vouait un amour incommensurable au monde du cheval. C'est un exemple à prendre”, témoigne son prédécesseur à la Fédération équestre, le colonel Bouabid Hacène. Comme il a dirigé également la Fédération des sports de montagne et de ski, avant de créer l'Association des amis de Tassili (ION). Si Abdelmadjid, le bâtisseur infatigable, comme le surnomment ses compagnons d'armes ou ses collaborateurs à la fédération ou à l'association, insistait à chaque occasion de le rencontrer sur l'esprit de perpétuité du sport équestre. Le défunt me disait à cette occasion “la presse devra s'impliquer pour développer cette discipline noble. C'est la seule discipline sportive qui se pratique à deux, le cavalier et le cheval”.