L'ancien ministre Abdelmadjid Aouchiche, décédé mercredi à l'âge de 84 ans des suites d'une longue maladie, a été inhumé vendredi au cimetière d'El Alia à Alger. Une foule nombreuse a assisté aux obsèques aux côtés de la famille du défunt et de membres du gouvernement, de personnalités militaires, d'anciens ministres, de moudjahidine et de figures du monde sportif. Dans une oraison funèbre, le directeur de la communication, de l'information et de l'orientation du ministère de la Défense nationale, le général Boualem Madi a longuement évoqué les qualités du défunt et son dévouement au service de l'Algérie pendant la Révolution et après l'indépendance. Le défunt, a-t-il dit, est l'un des héros de l'Algérie qui ont consenti de lourds sacrifices pour le recouvrement de la souveraineté et de l'indépendance nationales. Le regretté, a ajouté le général Madi, était parmi ceux qui ont répondu, très jeunes, à l'appel de la nation en militant pour la dignité et la souveraineté de la patrie et le recouvrement de ses droits spoliés. Né le 24 octobre 1926 à Bordj Bou-Arréridj, le colonel Abdelmadjid Aouchiche intègre dès l'âge de 10 ans les Scouts musulmans algériens avec lesquels il développe sa première initiation au militantisme national. Pour ses très nombreuses activités militantes, notamment depuis 1945, il est arrêté puis relâché à plusieurs reprises avant de rejoindre le maquis en 1956, dans la zone de Lakhdaria, wilaya IV. Capturé et écroué de nouveau, le défunt moudjahid se réfugie à Paris et, en 1960, il décide de rejoindre l'armée des frontières en Tunisie, où on lui confie en 1961 la mission de créer le Foyer central du moudjahid. Après l'indépendance, il crée en décembre 1963 la DNC/ANP qui ne tardera pas à devenir une puissante entreprise d'engineering et de construction dont les effectifs passeront de 850 à 50.000 travailleurs. Il fut nommé en mars 1977 ministre de la Construction, de l'Habitat et de l'Urbanisme, puis ambassadeur d'Algérie en Argentine (1982-1984). Le défunt a par ailleurs considérablement contribué au développement des sports équestres en Algérie. Elu vice-président de la Fédération au lendemain de l'indépendance (1963), il occupa ce poste durant trois décennies avant d'être intronisé à la tête de l'instance fédérale (1993 - 2004) et de nouveau en 2007. Aouchiche a également présidé la Fédération algérienne de ski et des sports de montagne, et fondé et présidé l'association des "Amis du Tassili" de 1988 à 1998 qui a pour but le développement et la préservation du patrimoine historique, culturel et naturel du Tassili, et dont il est resté le président d'honneur.