La cybercriminalité a pris de l'ampleur ces dernières années dans notre pays, d'ailleurs plusieurs infractions ont été relevées. Ce type de criminalité a fait l'objet d'un renforcement de coopération judiciaire entre l'Algérie et les Etats-Unis. C'est dans ce cadre qu'une session de formation — qui s'est achevée jeudi — a été animée par des experts américains sur la lutte contre la cybercriminalité au profit de magistrats algériens à l'hôtel Mazafran à Alger. Selon les organisateurs, ce type de rencontres vise à échanger les expériences et expertises dans le domaine de la cybercriminalité et l'utilisation des preuves électroniques lors d'enquêtes et procès de menaces telles que la fraude, le blanchiment d'argent, l'exploitation d'enfants et le terrorisme. Les ateliers de travail de cette formation ont porté, selon les organisateurs, sur des cas pratiques en vue de permettre aux participants d'assimiler les enseignements théoriques dans un cadre interactif. M. David Pearce, ambassadeur des Etats-Unis à Alger, présent lors de la clôture de cette session, a souligné l'importance de “partenariats performants” entre les ministères de la Justice et les départements de police. “La cybercriminalité est en croissance continue et ne respecte aucune frontière ou juridiction. À partir de certains pays, les cybercriminels peuvent déclencher des attentats ayant lieu dans d'autres régions”, a-t-il dit. Il a expliqué que quotidiennement les cybercriminels se livrent à de nombreuses infractions, notamment des atteintes à la sécurité des particuliers, des entreprises et des gouvernements. Ces infractions portent, selon lui, sur les détournements de fonds, la fraude, l'usurpation de données personnelles, les atteintes à la propriété intellectuelle, le terrorisme, la pédopornographie et les agressions sexuelles contre des enfants. Avant la fin de son allocution, M. Pearce a tenu à évoquer certaines affaires portant sur la cybercriminalité que l'Algérie et les Etats-Unis ont pu les régler avec succès grâce à cette étroite coopération. Il a cité “le cas d'un pirate en informatique qui avait pu détourner une grande quantité de données provenant de plusieurs entreprises internationales. Le criminel a ensuite fait chanter certaines de ces compagnies et reçu des paiements en espèces et ses victimes n'étaient pas des Algériens. Avec l'échange des renseignements en temps réel, nous avons pu collectivement identifier le criminel, collecter les indices et avons pu engager des poursuites contre lui”, a-t-il raconté. Au-delà du code pénal qui criminalise la cybercriminalité, l'Algérie a élaboré en 2009 une loi sur la prévention et la lutte contre la cybercriminalité.