La coopération internationale dans de lutte contre le crime organisé est "nécessaire et essentielle", a indiqué, jeudi à Alger, le directeur général des Affaires judiciaires et juridiques au ministère de la Justice, Mohamed Amara. Intervenant lors de la séance de clôture d'une session de formation animée par des experts américains sur la lutte contre la cybercriminalité au profit de magistrats, M. Amara a souligné qu'"aucun Etat ne peut à lui seul lutter contre les formes développées de crimes dont les auteurs utilisent des technologies de pointe". La coopération judiciaire entre l'Algérie et les Etats-Unis, a-t-il dit, s'est renforcée davantage à la faveur de la signature d'une convention de coopération en matière pénale entre les deux pays lors de la visite du ministre américain de la Justice en Algérie en avril dernier. L'ambassadeur des Etats-Unis à Alger, David Pearce, présent à la clôture de cette session, a souligné, de son côté, l'importance de "partenariats performants" entre les ministères de la Justice et les départements de police. La cybercriminalité est en "croissance continue et aucune frontière ni juridiction ne l'arrêtent", a-t-il dit. "Quotidiennement les cybercriminels se livrent à de nombreuses infractions, notamment des atteintes à la sécurité des particuliers, des entreprises et des gouvernements. Ces infractions portent sur le détournement de fonds, la fraude, le vol de données personnelles, le terrorisme, les atteintes à la propriété intellectuelle, la pédopornographie et les agressions sexuelles contre des enfants", a poursuivi M. Pearce. Il a, à cette occasion, mis en exergue l'importance de cette session de formation pour l'établissement d'un "partenariat plus performant" entre l'Algérie et son pays dans la lutte contre la cybercriminalité. Cette session de formation de 10 jours a été organisée au profit de 10 officiers de la Police Judiciaire et 60 magistrats spécialisés dans le crime organisé. Les ateliers de travail ont porté sur des cas pratiques en vue de permettre aux participants d'assimiler les enseignements théoriques dans un cadre interactif, a précisé M. Amara, affirmant qu'il s'agit là "du lancement d'un programme ambitieux entre les deux pays reposant sur l'échange d'expériences". Organisée en collaboration entre le ministère de la Justice et l'ambassade américaine, la session a été présidée par le bureau d'aide américaine à l'amélioration de la formation des pays étrangers relevant du ministère américain de la Justice. La session a porté sur les procédures d'enquête et d'établissement de la preuve de cybercriminalité, la relation de la cybercriminalité avec le crime organisé, la sécurité des informations et des données et les moyens d'exploitation de l'Internet et du courrier électronique ainsi que la coopération internationale en la matière. Outre le code pénal qui criminalise la cybercriminalité, l'Algérie a élaboré en 2009 une loi sur la prévention et lutte contre la cybercriminalité. Des juridictions spécialisées à compétence territoriale élargie ont été mise en place à l'effet de statuer en matière de cybercriminalité, de terrorisme et de blanchiment d'argent présidées par des magistrats ayant reçu une formation spécialisée.