Les viandes, les légumes et les fruits connaissent une flambée des prix au niveau de plusieurs marchés de la capitale, à quelques jours seulement de la fête religieuse de l'Aïd el-Kébir. Une situation devenue coutumière en pareilles circonstances. Les prix affichés par les bouchers sont la meilleure illustration de la flambée actuelle. Ainsi, même ceux qui ne peuvent se permettre d'acheter un mouton doivent débourser leurs économies, au regard du prix du gigot qui est cédé à pas moins de 9 500 DA, alors que le prix du kilogramme de la viande rouge dépasse 1 200 DA. Même les abats ont “déserté”, comme par miracle, les étalages des boucheries ces derniers jours. Ainsi, pour acheter du foie, il faut faire une commande 24 heures au moins à l'avance et avoir le privilège d'être un “bon client”. Par contre, le cœur du mouton, selon son poids, on peut l'avoir à 300 DA la pièce, les côtelettes à 750 DA le kg et les tripes ovines à 650 DA. Quant au fameux bouzellouf, il est cédé à 750 DA complet, sans cervelle. Les bouchers ont exigé son achat complet (tête et pieds). Même le poulet, considéré comme une compensation pour certaines familles qui ne peuvent acheter de la viande rouge et en faire un rôti ce jour-là, est devenu pratiquement hors de portée dans la mesure où son prix a atteint 670 DA dans l'ensemble des marchés. Sachant que les prix affichés dans les pêcheries empruntent, eux aussi, la même tendance. La sardine, poisson du pauvre, est proposée à 400 DA le kg. Un père de famille s'est dit scandalisé par cette situation. “On ne comprend plus cette augmentation à chaque fête, même religieuse, sans aucun respect, alors qu'en Europe, à l'approche des fêtes de Noël, les prix, au contraire, baissent”, relève-t-il. Sur les marchés d'Alger, les prix des fruits et légumes, ainsi que ceux de la viande n'arrêtent pas d'augmenter depuis quelques jours, remarquent des consommateurs, en l'absence des services de contrôle. Du marché 12 en passant par Ali-Mellah, le marché de Meissonnier et de Clauzel et jusqu'au marché couvert de Nelson de BEO, les prix sont presque les mêmes. Les prix de la tomate sont affichés entre 90 et 100 DA, la salade verte à 100 DA, les haricots verts à 130 DA, l'oignon de 30 à 35 DA, les haricots rouges à écosser 160 DA, la carotte 60 DA et la pomme de terre, qui était à 35 DA, a connu une hausse atteignant les 65 DA. La courgette est cédée à 90 DA, surtout devant la forte demande, les petits pois, qui font une entrée timide avec l'artichaut, sont cédés à 180 DA et le poivron à 150 DA. Malgré les prix affichés, les Algériens sont visiblement contraints et forcés de satisfaire les exigences familiales pendant les fêtes qui ne sont désormais sacrées que dans le discours. Les fruits sont aussi hors de portée. Le raisin est cédé entre 120 et 160 DA le kg. Quant aux fruits de saison, ils ont connu une légère hausse. Pour preuve, les poires sont cédées entre 70 et 160 DA le kg, tandis que les pommes sont à 180 DA. La mandarine, qui vient de faire son apparition, se maintient à 150 DA le kg. Les œufs ont atteint 9 et 10 DA l'unité. Certains marchands de légumes que nous avons rencontrés dans les marchés justifient, comme à chaque fois, cette flambée par l'augmentation des prix au marché de gros et aussi les dernières intempéries qui ont causé des dommages au niveau de la récolte. Les points de vente de moutons… un “musée” pour les familles Plusieurs garages et locaux, et même des pizzerias, se sont convertis en étables et points de vente de moutons en plein cœur de la capitale. Des points de vente ont été ouverts au niveau de certains quartiers populaires, à l'instar des communes de Sidi M'hamed et Belouizdad. À la sortie du marché 12 de Belcourt, plusieurs ménagères, accompagnées de leurs enfants, n'hésitaient pas à entrer dans ces points de vente pour que leur progéniture puissent voir et toucher les moutons, mais la sortie finit toujours avec des pleurs et des promesses de leur en ramener un à la maison. Ce qui n'est pas évident.