Le rare plaisir qui est resté pour les ménagères de faire leurs emplettes s'est estompé, ces derniers jours, devant la flambée vertigineuse des prix enregistrés dans les différents marchés de Sidi Bel Abbès. La hausse tarifaire qui s'est considérablement accrue ces derniers temps est fortement ressentie par les consommateurs qui se voient obligés de serrer davantage la ceinture en prévision de l'Aïd el-Adha. Devant cette situation devenue coutumière en pareilles circonstances, les petites bourses se résignent pour la plupart à limiter leurs ravitaillements aux produits essentiels. Du marché d'El Graba en passant par Souk Ellil, le marché de Faubourg Thiers et de Sidi Djillali et jusqu'au marché couvert du centre-ville (ex-Souk El Fellah), les prix sont presque les mêmes. Notre petite tournée débute au marché populaire d'El Graba où les prix de la tomate (90 à 100 dinars), de la salade verte (100 dinars), du haricot vert (120 dinars), de l'oignon (30 à 35 dinars) et de la pomme de terre, qui se stabilise à 35 dinars, dénotent une frénésie qui va crescendo au fur et à mesure que l'Aïd approche. Certains commerçants que nous avons rencontrés à cette occasion rejettent toute responsabilité et parlent d'une augmentation des prix au marché de gros. « Les viandes, les légumes et les fruits connaissent une flambée des prix au niveau de l'ensemble des marchés. C'est une tendance coutumière qui ne résulte aucunement de perturbations dans l'approvisionnement en produits agricoles », témoigne un marchand de légumes du marché de Souk El Fellah. Quant aux fruits de saison, ils sont pratiquement inaccessibles pour les bourses modestes. Pour preuve, les dattes sont cédées entre 250 à 300 dinars le kilogramme, tandis que le prix des pommes ne semble pas vouloir descendre en deçà de 150 dinars. La mandarine, généralement prisée par les ménagères, fait des siennes elle aussi, et se maintient à 100 dinars le kg. Pour le poisson, il suffit de considérer le prix affiché pour la sardine (200 dinars le kg), qui reste un produit de large consommation, pour deviner les tarifs pratiqués pour les autres produits halieutiques, carrément inaccessibles. Même le poulet, qui était perçu par le commun des consommateurs comme un produit « refuge », est devenu pratiquement hors de portée dans la mesure où son prix a atteint des cimes oscillant entre 320 et 340 dinars le kg. Face à cette augmentation vertigineuse des prix, la semaine qui précède la fête religieuse de l'Aïd s'annonce difficile, sachant que les prix affichés dans les marchés à bestiaux empruntent, eux aussi, la même tendance. M. A., M. Habchi