Les participants ont plaidé pour la création d'un réseau entre les deux rives. L'objectif étant de mieux prendre en charge les patients algériens établis en France une fois revenus à leurs pays d'origine et vice-versa. L'engagement de Novo Nordisk est non seulement majeur, mais vital pour les dizaines de milliers de patients algériens atteints du diabète et qui vivent dans l'Hexagone. Ces derniers, une fois revenus dans leur pays natal, que ce soit dans le cadre des vacances ou d'un retour définitif, doivent bénéficier d'un protocole suffisamment approprié, proche de celui qu'ils suivent en France. Et vice-versa pour ceux qui sont établis en France et qui sont suivis par des médecins français. L'idée a émergé chez les diabétologues des deux rives. Le diabétique doit être pris en charge dans son ensemble. Son hygiène de vie, sa thérapie, son environnement, mais surtout sa culture (notamment culinaire) et ses croyances doivent être scrupuleusement respectés. En France, près de 1,5 million de personnes, originaires du Maghreb, dont la moitié sont des Algériens, sont quotidiennement suivis par des diabétologues. Et la science ne s'arrêtera pas là puisque le P-DG de Novo Nordisk, Jean-Paul Digy, croit sincèrement que les premières rencontres franco-algériennes de diabétologie, qui se sont déroulées à l'hôtel Sheraton d'Alger ont eu le mérite de marquer un pas en avant pour traiter le diabète en prenant en charge l'ensemble des facteurs exogènes et endogènes du patient, quel que soit son degré de pathologie, pour mieux le soigner. “Il y a une demande de part et d'autre, en France comme en Algérie, pour explorer toutes les appréhensions du patient. À une différence près, la prise en charge est presque la même dans les deux pays. Et c'est cette différence que les diabétologues devront démystifier pour donner un nouveau souffle aux thérapies. Durant ces rencontres, nous verrons tous les aspects, comme l'engouement des diabétologues et les suggestions qui seront formulées. À partir de là, nous pourrons, à l'avenir, généraliser ces rencontres à tout le Maghreb. Mais le principal objectif, au-delà de cette coopération, est que nous devons arriver à faire comprendre que le diabétique doit être autonome”, nous dira M. Digy. Le professeur Serge Halimi ira dans le même sens. Chef de service au CHU de Grenoble, M. Halimi nous a fait part d'une étude exhaustive sur le diabète en France. “La personne atteinte de diabète bouge. Elle voyage. La création de liens étroits entre spécialistes des deux pays ira dans ce besoin évident de mieux comprendre le patient dans son ensemble, étudier ses contraintes, lui signifier qu'il peut faire carême sans de gros risques sur sa santé, respecter sa gastronomie, ses habitudes, son poids également lié à sa culture et passons. Nous savons qu'au-delà de tous ces facteurs, il existe des solutions. Ces dernières sont entre les mains des diabétologues et des diabétiques des deux côtés de la rive de la Méditerranée”, explique encore ce professeur qui révèle qu'un quart de patients en France sont originaires du Maghreb. Cette situation comparée du diabète et ses significations, le chef de service du CHU Mustapha, le professeur Aïssa Boudiba, la résumera dans l'autonomie dont devra jouir le diabétique. Aux yeux de notre interlocuteur, tout est dans l'éducation thérapeutique. “Il y a le savoir-faire et le savoir-être. C'est difficile de convaincre un malade pour qu'il soit autonome. Mais faudra-t-il aussi savoir que les facteurs psychosociaux, précarité et le regard d'autrui sont pour quelque chose. Donc, tout est dans l'accompagnement. En plus de ce pari, il y a l'impact des deux éducations thérapeutiques. D'abord, chez la population potentiellement exposée au diabète, ensuite la population atteinte de cette épidémie. Là, il faut agir à différents stades”, développe M. Boudiba. Du reste, les participants ont plaidé pour la création d'un réseau entre les deux rives, comme le soulignera le professeur Lamine Khaznadji, responsable de médecins régionaux Novo Nordisk France. Le diabète gestationnel, la prise en charge polyvalente du diabète, le pied du diabétique, l'échange de pratiques autour du patient maghrébin et autres cas cliniques ont fait l'objet d'ateliers lors de ces rencontres fructueuses à plus d'un titre.