RESUME : Ghania prétexta être fatiguée pour échapper à la nuit de noces. Elle était si angoissée qu'elle en tomba malade. Lyès amena un médecin à son chevet. Le marié patienta une semaine avant de passer à l'acte… 23eme partie -Ghania ! Dis-moi qui a été le premier ? Lyès sortait de la salle de bains d'où il s'était rhabillé. Il se tenait debout, au pied du lit où Ghania sanglotait sur un coussin. - Il faut que je sache ! dit-il en serrant les poings. Quand vas-tu me dire qui a été le premier ? Ghania releva un peu la tête, portant une main à ses yeux, de l'autre, elle retint le drap qui glissait de ses épaules. Elle baissa les yeux lorsqu'il reprit. - Ghania, je ne te ferai rien. Tu n'a rien à craindre. Je veux seulement savoir qui ? Qui ? - Je ne sais pas. - Comment ça tu ne sais pas ? s'exclama-t-il, avant d'ajouter, soupçonneux : y aurait-il plusieurs ? Combien en as-tu connus ? - Je ne sais pas. Je ne sais plus. Laisse-moi ! Lyès s'approcha d'elle et s'assit sur le bord du lit. - Ghania, pourquoi m'as-tu trahi ? lui demanda-t-il, peiné. Je te faisais confiance. Sachant que tu m'aimais, j'ai toujours bien vu que tu refusais mes avances. J'ai été patient. Et ce soir, je suis plus que déçu. Tu m'as refusé ce que tu as accordé à un autre ! - Tais-toi ! - Je te voyais chaste et j'y croyais. - Tais-toi ! cria Ghania en s'écartant de lui. Oh, tais-toi ! - Ne feins pas de souffrir. Tu m'as trompé avec tes airs de pudeur, dit-il. Comment pourrais-je croire en ces larmes ? Ghania, puisque tu savais que tu n'étais pas vierge, pourquoi as-tu accepté de te marier ? La jeune femme ne répondit pas. Elle avait cessé de pleurer, mais gardait la tête baissée. - Qu'ai-je fait pour mériter une telle destinée ? Ghania regarda Lyès se lever, marcher vers la fenêtre et lui tourner le dos. Un silence pesant les enveloppa. Elle en avait le cœur serré. Elle aurait voulu réfléchir mais quelque chose la bloquait. Elle ne pouvait rien faire d'autre que regarder Lyès et attendre sa décision. Lorsqu'il parla, sa voix semblait lointaine. Ce qu'il lui dit fit brûler les yeux de Ghania par de nouvelles larmes. Elle se mordit les poings comme pour étouffer les sanglots qu'elle sentait monter dans sa poitrine. - Parce que tu es orpheline, parce que toi et ton père ne vous êtes jamais entendus, je ne te répudie pas. Cette maison est la tienne. Seulement, je ne tolérerai pas que tu me déshonores une nouvelle fois ! Quand il se tourna vers elle, il ajouta : - Peut-être que si je te garde malgré ce que je viens de découvrir, c'est parce que mon cœur a pris les rênes de la raison. Cela ne veut pas dire que nous aurons une vie conjugale normale. Tu garderas cette chambre pour toi. Je m'installerai dans l'autre. Il se tourna à nouveau vers la fenêtre et haussa les épaules. - Cela durera le temps de ton silence. Tant que tu me cacheras qui a été l'auteur de ton honneur bafouée, tu ne partageras pas ma chambre. Tu as bien compris Ghania ! Dis ? Elle secoua la tête, ses yeux clairs mouillés brillaient de reconnaissance et d'adoration, car elle l'aimait encore plus. À suivre A. K.