Dans le cadre de la commémoration du 32e anniversaire de la disparition du maître El hadj M'hamed El Anka, l'établissement Art et Culture a célébré la disparition du virtuose du chaâbi, vendredi dernier, à la salle Maestra. Cet hommage a été rendu en musique, grâce à plusieurs artistes de la scène algérienne, notamment, la chanteuse Nardjess, Mustapha Bellehcen et Abdelkader Chaou qui s'illustrent dans le chaâbi, Ouled Haoussa, dans le gnawi et Hasnaoui Amechtouh dans la musique kabyle. Ce grand homme emblématique de la musique algérienne, connu sous le nom de M'hamed El Anka, a vu le jour à Alger le 20 mai 1907. Originaire de Kabylie, de la région d'Azzefoun, les parents d'El hadj El Anka dont le véritable nom Aït-Ouarab Mohand Idir Halo, se sont installés dans la mythique Casbah, avant la naissance de l'enfant prodige. Déterminé, passionné par la musique chaâbi, El Anka, a revitalisé cet art, lui a redonné une nouvelle fraîcheur mais surtout a réussi à innover et à promouvoir le chaâbi que nous connaissons maintenant qui est le descendant du moghrabi du cheikh Mustapha Nador. Trente-deux ans après son décès, El hadj El Anka reste toujours d'actualité. Le Cardinal, comme on l'appelle, a donné naissance à environ 130 disques et a interprété 360 poèmes (Quaça'id). Ses titres sont éternels comme les chansons : lahmam, el Meknassiya, et elhamdoulilah mabka istiamar fi bladna. El Anka a débuté son apprentissage de l'art du chaâbi à 13 ans comme musicien de tambourin à l'orchestre national dirigé par cheikh Nador. D'ailleurs, le pseudonyme El Anka, a été donné par ce dernier qui estimait que “la mémoire du jeune artiste était prodigieuse et lui permettait de retenir les longues quaça'id et les airs les plus difficiles”. El Anka s'essaye à la mandoline et côtoie les artistes du moment. À cette période de sa vie, El Anka, s'intéresse au madh, chansons religieuses vantant les mérites du prophète. À travers ces textes engagés, d'une musique naissante entre le moghrabi de son maître Mustapha Nador et le chaâbi enrichi à travers de multiples instruments, il a marqué son temps et le nôtre grâce à des textes où il prêchait “l'union, l'amour et la solidarité”.