La représentation de la pièce théâtrale Oyé Luna, de Richard Demarcy, a eu lieu avant-hier, sur les planches de la salle El Mougar, à l'initiative de l'Office national de la culture et de l'information (ONCI). La pièce raconte l'histoire de deux employés de bureau, qui travaillent constamment sur leurs machines à écrire. Cette besogne a généré la naissance d'une grosse bosse sur leur dos. Devenus la risée du village, les deux bossus, étaient surnommés chameau et dromadaire. Mais, un jour, les bossus munis de leurs dossiers devaient annoncer aux habitants d'un petit village que les arbres allaient être coupés. L'un des bossus se perd dans la clairière et tombe sur les esprits de la forêt. La sorcière le dissuade de ne pas remettre ces papiers car les arbres sont l'essence de la forêt et la déforestation est abominable. Après avoir suivi à la lettre les recommandations de la sorcière, le bossu s'est vu récompenser, en un clin d'œil il perd sa bosse et retrouve un dos tout neuf. Se sentant rejeté et abandonné par son ami, le deuxième bossu décide de partir à la recherche de la sorcière, afin qu'il retrouve lui aussi un dos “normal”. Cette représentation est un théâtre des merveilles qui s'adresse aux petits comme aux grands. Le décor donnait l'impression de se trouver dans une petite forêt, les planches du théâtre étaient nappées de feuilles d'arbres et de pierres. La connotation qui faisait allusion aux esprits de la forêt s'exprimait à travers des masques en bois accrochés sur des perches représentant la lune et d'autres dieux mystiques. Les comédiens étaient tout au long de la représentation accompagnés de musique africaine, jazz, classique, populaire… et même du chant était au menu, par la comédienne capverdienne, Marianna Ramos, ancienne musicienne de Césaria Evora. En outre, les comédiens ont présenté un vrai spectacle, en associant le rire, la danse, et le drame. Moralité : le danger que représente l'homme pour la nature. Par ailleurs, la pièce est tiré d'un vieux conte portugais intitulé “Les deux bossus”. Richard Demarcy s'est inspiré de cette histoire pour créer un nouveau conte qui se mêle au moderne mais surtout auquel participent plusieurs cultures, notamment le premier bossu Antonio Dasset est du Portugal. Le deuxième bossu Nicolas Le Bosset de Normandie et Ango de l'Angola. Depuis quelques années, le metteur en scène a relié de nombreuses cultures dans ses pièces. Oyé Luna est une fusion de la culture africaine lusophone et africaine occidentale. Ce métissage sur scène permet au public de voyager et de traverser des passerelles entre l'Afrique et l'Occident.