Moins de 48 heures nous séparent de l'ouverture du mercato d'hiver en Algérie. Une période des transferts durant laquelle les clubs de Ligues 1 et 2 en profitent pour enrôler un ou plusieurs joueurs pouvant apporter un plus à leur équipe, notamment au niveau de certains postes bien précis. Toutefois, rares sont les présidents de club qui parviennent à trouver des éléments qui répondent au profil recherché. Pourquoi donc ? Plusieurs paramètres ne permettent pas au marché des transferts durant cette période de la saison d'enregistrer des bonnes affaires, tels le manque des joueurs valables en fin de contrat ou encore la disponibilité des moyens financiers pour s'offrir les meilleurs joueurs. Selon Mohamed Salah Kaal, agent collaborateur agréé par la Fifa, qui a été entre autres derrière la venue de nombreux joueurs et entraîneurs étrangers en Algérie, on cite le cas du technicien français Jules Accorsi, l'actuel sélectionneur de l'équipe nationale de la République de Centrafrique qui a travaillé à la JSM Béjaïa et au MO Constantine, ou l'attaquant ivoirien Serey Die, recruté par l'Entente de Sétif, pour ne citer que ces noms, estime qu'à cette période de la saison, il est difficile de trouver des joueurs valables aussi bien sur le marché local qu'étranger du fait, dit-il, que la majorité sont sous contrat et du coup il est presque impossible de s'attacher leurs services. “D'abord, je pense que le problème numéro un qu'on rencontre généralement au mercato hivernal, c'est le manque des joueurs valables, c'est-à-dire ceux dont le profil est demandé sur le marché. Il est vraiment rare de trouver des joueurs libres de tout engagement à cette période de la saison. Je vous cite l'exemple des avant-centres qui se pose grandement puisqu'il est presque impossible de trouver de bons attaquants sur le marché. Et puis, dans le cas contraire, si vous trouvez un joueur qui n'est pas lié ou en fin de contrat, vous allez rencontrer un autre souci, celui de son coût parfois excessif et qui dépasse de loin le budget consacré pour le recrutement”, nous dit-il, avant d'ajouter que les clubs algériens optent beaucoup pour la piste étrangère qui n'est pas aussi valable qu'on le pense. “Si vous avez constaté, ils ne sont pas nombreux les joueurs qui sont venus d'Afrique et qui ont réussi à faire une grande carrière en Europe. Mis à part Diallo qui a passé par l'USM Alger ou Serey Die ou a un degré moindre Dabo, on n'a pas vu d'autres joueurs étrangers de qualité dans notre championnat. C'est pour cette raison qu'on entend ces derniers temps qu'un tel club attend la venue des joueurs pour subir des tests. Chose qui n'est pas normale du tout à mon sens puisque outre les frais de la prise en charge (billet d'avion, hébergement et autres charges) qui coûtent cher aux caisses des clubs, il y a eu parfois des recrutements qui se font à la hâte sans même consulter les entraîneurs qui sont en principe les premiers responsables sur le plan technique”, souligne encore notre interlocuteur qui pense que nos clubs doivent désormais investir dans la formation, d'autant plus que nous sommes dans l'ère du professionnalisme, car cela ne serait pas logique si l'Etat donne des fonds aux clubs pour ramener des joueurs qui ne font, dans la plupart du temps, que garnir les bancs des remplaçants alors que cet argent est censé aller vers le développement du produit local. “Pour réussir, enchaîne celui qui a placé un bon recrutement durant le mercato, je pense qu'il va falloir se préparer deux mois plus tôt. C'est-à-dire avoir déjà l'idée du profil du joueur recherché et avoir du coup le temps de suivre plusieurs pistes. Il y a aussi le problème de la stabilité du staff technique, car il est impensable qu'un coach demande un tel joueur au prix fort avant qu'il ne parte quelques semaines ou les mois qui suivent pour se retrouver avec un autre technicien qui pourra dire facilement qu'il n'a pas besoin de cet élément. C'est pour vous dire qu'il n'est pas facile de satisfaire la demande durant le mercato d'hiver.”