C'est à l'initiative d'un collectif de jeunes Algérois qu'est organisée pour ce réveillon 2010 une caravane culturelle qui traversera, du 26 décembre 2010 au 2 janvier 2011, la région de la Saoura. Quelle belle initiative en cette période de redynamisation du Sud algérien, entreprise par l'Etat et par les Nations unies, que cette caravane “écocitoyenne” ! Modeste contribution à la redécouverte de la culture des villes de Kenadsa, Kerzaz, Beni Abbès et Taghit. En marge des concerts, de nombreux ateliers, conférences et débats culturels, mais aussi pédagogiques seront organisés. Le but étant de sensibiliser les associations locales et toute personne intéressée par les thèmes du reboisement, du tourisme responsable ou encore l'histoire et l'anthropologie. Le Caravan'Tour se divise en 4 étapes. La 1re sera une escale à Kenadsa le 26 décembre. La ville, autrefois siège de la confrérie de la zaouïa des Ziani, sera représentée par le groupe El Ferda. Enfants de la ville, ils s'engagent à perpétuer le répertoire musical traditionnel de la région écrit par les maîtres de la tarika soufia. La seconde escale se fera à Kerzaz le 28 décembre. Réelle ville sainte du Sud-Ouest algérien qui servit autrefois de refuge aux familles qui fuyaient les rezzous et les guerres tribales. Ce sera Choghly qui se chargera de rendre hommage à la cité. Petit-fils de la célèbre joueuse d'Imzad Tarzar, il mène à présent une troupe composée d'une quinzaine de musiciens. L'artiste nous fera découvrir les traditions musicales des puissantes tribus du Tassili n'Ajjer. Ce sera ensuite au tour d'Atri N'assouf de faire vibrer la sublime oasis de Beni Abbès. Cette jeune formation qui se créa suite à la rencontre de la guitariste virtuose nigériane Rissa ag Wanaghli et du percussionniste français Alain Plume est un subtil métissage de musique traditionnelle tamasheq et plus largement de sonorités d'Afrique de l'Ouest. Mais l'influence du blues et du tindi se fait également sentir. Métissage qui n'est pas sans rappeler l'illustre groupe Tinariwen qui participa d'ailleurs à l'enregistrement de leur 1er album, Akal. Le circuit fera une dernière escale le soir du réveillon dans la sereine palmeraie de Taghit, et c'est à Amazigh Kateb que reviendra la lourde tâche de clôturer la partie musicale de cet ambitieux festival. Par ailleurs, cette initiative s'inscrit dans un cycle qui s'étalera sur cinq années intitulé “Sur la route des ksour”. La caravane retracera donc le chemin que parcouraient les marchands d'un autre temps, en passant par les régions de Timimoun, Djanet, Tamanrasset et qui s'achèvera à Tombouctou.