L'année qui vient de s'achever a été marquée par plusieurs évènements, notamment la mobilisation des syndicats autour de la revendication des travailleurs. Mais avec un résultat probant : l'augmentation des salaires. Le front social a vécu une année particulière. Outre les menaces de grève, quelques débrayages et autres actions de protestation ont été organisés dans la Fonction publique et, à un moindre degré, dans le secteur économique. La dernière grève en date, initiée dans la Fonction publique, est celle du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) qui a duré une semaine dès le 24 octobre dernier à la faculté de droit. À peine le débrayage terminé, que les promoteurs de la protesta commencent à élever le ton, en brandissant la menace d'un mouvement à durcir. Comme ce fut le cas du Syndicat des professeurs, docents en sciences médicales (SNPDSM) et le Syndicat des maîtres-assistants qui ont décidé de se fondre dans une seule organisation du secteur de la santé et de donner un ultimatum d'un mois (jusqu'à fin décembre) adressé au ministre de la Santé avant de recourir à la protestation. Pour les animateurs de la contestation, le mouvement ira crescendo et sa durée dépendra de la réponse qui sera donnée par les pouvoirs publics. Les grèves organisées pendant l'année écoulée par les syndicats autonomes de la Fonction publique ont concerné principalement le secteur de la santé, l'éducation nationale et l'enseignement supérieur. Concernant le secteur économique, on citera la grève enclenchée par les travailleurs de la Société nationale de véhicules industriels (SNVI), de la zone industrielle de Rouiba. Durant cette année, les débrayages se sont succédé les premiers mois à une cadence relativement régulière, pour la simple raison que le pouvoir d'achat et la carrière professionnelle étaient au cœur des revendications. Pour les organisations syndicales, leurs requêtes comportent un caractère d'urgence et reposent sur l'exigence d'une augmentation “plus significative” des salaires et de l'établissement des statuts particuliers des différentes catégories. En outre, le processus d'augmentation des salaires, en application des décisions de la dernière tripartite entre gouvernement, UGTA et patronat est parvenu à son terme avec des augmentations pour l'ensemble des travailleurs algériens, tous secteurs confondus. Direction et syndicat ont signé, le 24 août dernier, un accord qui permet aux travailleurs de bénéficier de 20% d'augmentation de leur salaire. La conclusion de cet accord résume un peu la démarche de l'UGTA dans sa politique de revendication salariale. En tout, ce ne sont pas moins de 2 844 798 travailleurs, tous secteurs confondus, qui ont bénéficié de ces augmentations, dont 1 582 462 pour le secteur économique public et 1 262 336 pour le secteur économique privé. Le nombre d'accords conclus est de 84 avec une augmentation moyenne des salaires de 25%, soit 60 200 DA par an et une moyenne numéraire annuel de 60 200 DA. Les négociations menées dans le créneau du 15 janvier au 30 avril 2010 ont donc débouché sur 84 accords intervenus dans 20 secteurs. La moyenne des revalorisations des salaires est de 23% pour le secteur public et 20% pour le secteur privé. Pour ce qui est du secteur de la communication, les grandes lignes des conventions de branche dans ce secteur ont été examinées durant le dernier mois de l'année écoulée. Concernant les statuts particuliers, les commissions chargées de la promulgation de ces dossiers ont accusé un retard très important. Pas moins de dix secteurs tardent à conclure leurs statuts particuliers. Sur 53 avant-projets de statut particulier, une quarantaine est particulièrement fin prête et une dizaine est en instance et quelque 29 sont promulgués dont 26 approuvés et publiés dans le Journal officiel. Outre les fonctionnaires du secteur de l'éducation, les corps communs des ouvriers professionnels, des agents contractuels et des conducteurs d'automobiles, pour ne citer que ceux-là, ont bénéficié d'un nouveau régime indemnitaire dont le décret a été adopté au mois de mai par le gouvernement avec des augmentations salariales.