Il est prévu des actions de protestation sous différentes formes: grèves périodiques, et même grèves ouvertes en septembre prochain si jamais les autorités concernées ne renouent pas le dialogue. Comme en 2008, une année marquée par une série de protestations des fonctionnaires, boulangers, chauffeurs de taxi, transporteurs, enseignants...Tous avaient observé, rappelle-t-on, des grèves cycliques, des journées de protestation, des arrêts de travail, des grèves de la faim...Lors de la prochaine rentrée sociale, on va encore assister à la reproduction du même schéma. Le front social bouillonne. A commencer par les gérants d'auto-écoles, les chauffeurs de taxi et les transporteurs de voyageurs et marchandises à travers le pays. Ils ont rejeté à l'unanimité le contenu de la dernière note du ministère des Transports relative à l'octroi d'agrément à de nouvelles auto-écoles, et à l'attribution de permis de place à de nouveaux taxis ainsi qu'à l'ouverture de nouvelles lignes pour le transport en commun et voyageurs. Pour sa part, le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp) revendique un statut particulier et une grille des salaires meilleure. A ce titre, ce syndicat regroupant des généralistes, des pharmaciens et chirurgiens-dentistes déplore «non seulement le fait que le Snpsp n'a jamais été reçu par le ministre de la Santé», mais dénonce aussi «le dialogue de façade et de conjoncture qu'a initié le ministère de tutelle avec d'autres partenaires». S'ajoutent à cela, d'autres problèmes, entre autres, «le recrutement des chirurgiens-dentistes dans le cadre du pré-emploi, avec un salaire de 7000 DA à 8000 DA et avec un contrat de deux ans non renouvelable» selon les représentants de ce syndicat. Ayant épuisé toutes les voies de recours, les enseignants contractuels, de leur côté, revendiquent toujours leur titularisation. Ces derniers ont opté pour la permanisation sur la base de l'expérience professionnelle et non pas du concours. «Celui-ci se déroule à l'ombre de tricherie et de falsification de résultats», attestent les contractuels. Non loin de ces employés intérimaires, l'Intersyndicale à laquelle adhèrent le Conseil des lycées d'Algérie (CLA), le Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap), le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (Snte), le Syndicat national des professeurs de l'enseignement paramédical (Snpem), ainsi que la coordination des sections du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), se dit être «armée de la volonté de la base qui réclame une vie décente». Les revendications de l'Intersyndicale gravitent principalement autour de l'augmentation des salaires des agents de la Fonction publique par l'abrogation de l'article 87 bis et l'augmentation du point indiciaire. Dans ce tourbillon de problèmes socioprofessionnels, il est prévu des actions de protestation sous différentes formes: grèves périodiques, et même grèves ouvertes à la prochaine rentrée sociale si jamais les autorités concernées ne renouent pas le dialogue. Comme dans une bouilloire, un tel mouvement de protestation aurait pu trouver écho ailleurs où la citoyenneté a son poids. En Algérie, en revanche, ces signaux de détresse sont noyés dans les colonnes de la presse écrite. Jusqu'où les travailleurs doivent-ils aller pour faire valoir leurs revendications? Attend-on qu'ils durcissent davantage le ton en adoptant d'autres moyens d'expression? Les revendications de toutes ces franges sociales n'ont toujours pas été prises en charge. Alors que les syndicats en question représentent une grande partie des couches sociales déshéritées ou dans le besoin, les autorités concernées maintiennent le statu quo.