L'agenda politique de 2011 ne contient pas de rendez-vous électoraux. Ce qui donne à l'année que nous entamons depuis deux jours déjà un caractère, a priori, “tranquille”. Mais au même temps, ce sera incontestablement une année propice aux grandes manœuvres tectoniques au niveau des états-majors politiques. es législatives de 2012 et surtout la présidentielle 2014 commencent déjà à faire du bruit dans le Landerneau. Les partis politiques mettront vraisemblablement à profit les mois qui nous séparent des législatives d'avril 2012 pour se mettre en ordre de bataille. Dans cette course à l'échalote, c'est paradoxalement le FLN qui n'a pas tous les atouts de son côté, à cause de la crise organique qui le ronge actuellement. En effet, les législatives avec l'inévitable guerre des ambitions qu'elles nourrissent chez les militants, caressant le rêve de devenir député, tombent mal pour Belkhadem qui a, en ce moment, maille à partir avec les redresseurs et risquent d'exacerber davantage le climat de fitna au sein du parti. Double défi pour le patron du FLN que de devoir mettre de l'ordre au préalable dans la maison, en proie à la contestation et préparer l'épreuve des candidatures. En somme, une année difficile pour le SG de l'ex-parti unique qui va essayer de jouer à qui perd gagne. La situation semble beaucoup plus stable au sein des deux autres formations de la coalition présidentielle où les prochaines échéances électorales ne sont pas encore au menu. Pour l'heure, la priorité est à la mise en œuvre du programme présidentiel, notamment pour le parti du Premier ministre, qui ne doit certainement pas bouder son plaisir de voir les “flénistes” s'étriper. En revanche, le Parti des travailleurs, un pied dans l'opposition et l'autre dans le pouvoir, en est déjà aux préalables en vue des législatives. Louisa Hanoune, après avoir perdu la bataille de la dissolution de l'actuelle assemblée, par trop “illégitime” à gré, revient avec une nouvelle exigence : la révision de la loi électorale. Echaudée par la trahison des députés qui avaient fui son parti avec arme et bagages, elle veut imposer une nouvelle disposition interdisant le nomadisme politique. Une proposition de bon sens au demeurant mais qui gagnerait à avoir l'appui des autres formations politiques pour convaincre le ministère de l'Intérieur à revoir sa copie. Au FNA, on pense aussi aux législatives, mais on pense surtout à faire le ménage, à l'occasion du congrès extraordinaire annoncé pour le mois de mars prochain. Moussa Touati, un peu amer, affirmait dernièrement à Skikda que des “erreurs avaient été commises lors des précédentes consultations électorales, les candidats présentés n'avaient d'autres soucis que l'accès aux postes aux dépens des intérêts supérieurs du parti”. Est-ce que les futurs élus du FNA que Moussa Touati promet de trier sur le volet ne vont pas faire comme ceux qui les ont procédés ? C'est toute la problématique de l'éthique politique qui est posée. Seule formation politique d'opposition à jouer au trouble-fête dans un hémicycle où l'unanimisme est élevé quasiment au rang de religion, le RCD devrait être logiquement partant pour les législatives. La question n'est pas encore au menu, mais le Dr Saïd Sadi ainsi que les communiqués du parti soulignent avec insistance un point particulier : une surveillance qualifiée et massive des élections. Une manière pour cette formation de donner déjà le ton. Quid alors du FFS qui a disparu du paysage parlementaire depuis deux législatures ? Restera-t-il toujours sur la même ligne “boycottiste” afin de “ne pas donner la caution démocratique à une assemblée croupion” ? La question mérite en tout cas d'être posée, au moins pour deux raisons : la première est liée à la loi électorale, dans la mesure où une troisième non-participation à une élection nationale, en l'occurrence les législatives de 2012, risque de le mettre hors du jeu politique. Et son retour sur la scène passerait alors par une collecte des signatures. Une épreuve qui n'est pas sans risque. La deuxième raison, qui n'est pas des moindres, est en rapport avec l'acte de militance elle-même. En effet, les cades du FFS doivent, comme tous les autres, aspirer à l'exercice de mandats électifs. Jusqu'à quand ils seront condamnés à ravaler leurs légitimes ambitions à cause de la politique de la chaise vide qui prive le parti d'une visibilité ? Cela étant, les législatives de 2012, qui représentent un enjeu pour les partis politiques, ne seront en définitive qu'une sorte de répétition générale avant la bataille pour la présidentielle 2014 dont les prémices convulsifs ont commencé déjà à se manifester.