Un plan de sauvegarde de l'antique résidence est fin prêt et n'attend que sa mise en œuvre. L'Office national de gestion et d'exploitation de biens culturels protégés (OGEBCP) vient de fignoler le plan permanent de sauvegarde de La Casbah d'Alger. Le document sera proposé à l'APW d'Alger pour approbation. Une fois approuvé, l'office souhaite qu'il soit examiné en conseil interministériel (CIM) qui réunira cinq ministères concernés, notamment la Culture, l'Intérieur, les Affaires religieuses, les Finances et l'Habitat. Le gouvernement a demandé les retombées de ce projet sur le plan financier à l'OGEBCP. Chose à laquelle s'est attelé ce dernier. Les experts en charge de ce travail ont pu effectuer une simulation. Ils ont déterminé ainsi le nombre de maisons qui feront l'objet d'une réhabilitation. Quelque 776 bâtisses, déclare Abdelwahab Zekagh, directeur général de l'office, seront donc restaurées. Le groupe a également dégagé une superficie de vides, c'est-à-dire des parcelles de terrain vacantes, estimée à plus de 9 000 m2. Selon M. Zekagh, ce vaste espace sera reconstruit, aménagé et des placettes y seront aussi édifiées. “L'ensemble de ce projet sera exécuté selon le principe propre à La Casbah où chaque maison s'appuie sur une autre”, explique le directeur général. En termes plus clairs, les architectes et les urbanistes veulent garder l'aspect architectural d'antan de la “citadelle”. Pour la majeure partie du site, ils vont “caler” les maisonnettes existantes en construisant d'autres entre elles. Sur le reste de la surface, seront bâties de petites placettes afin d'aérer davantage l'endroit. Mieux, l'office prévoit d'injecter des fonctions artisanales à travers l'ouverture de commerces d'artisanat dans les rues tel que cela se faisait par le passé. Des équipements d'accompagnement comme des bibliothèques, des cybercafés et autres activités intellectuelles et de loisirs figurent également parmi les suggestions inscrites dans le plan de sauvegarde. Une police dite de patrimoine sera par ailleurs, chargée de contrôler tout dépassement sur le plan urbanistique, dans les ruelles. Les agents contrôleurs auront à débusquer tout manquement à la réglementation et au non-respect des normes architecturales. Les 776 demeures subiront donc des actes de confortement et seront dotées de plus de confort à l'intérieur. Elles verront leurs étanchéités réparées pour éviter que l'eau ne passe par les structures et les murs. Le coût total de cette opération d'envergure, selon les évaluations de l'office, est estimé à 556 milliards de DA. Cette enveloppe, à soumettre à l'exécutif, sera en partie consacrée à l'achat des parcelles dont 80 % appartiennent au privé. Une autre partie sera dépensée pour la reconstruction des espaces inoccupés. Il n'est pas dit que les pouvoirs publics prennent en charge toute cette somme. Autrement dit, cela peut se faire par le biais d'un montage financier dans lequel participeraient des personnes morales, des mécènes et pourquoi pas des organismes internationaux tels que l'Unesco, d'autant plus que La Casbah est classée patrimoine mondial. Les aides des structures mondiales peuvent être concrétisées sous forme de formation. Une chose est certaine, avoue M. Zekagh, tous les ingrédients sont réunis pour le lancement de l'action de réhabilitation de La Casbah. La volonté des pouvoirs publics est clairement affichée, ses habitants sont préparés et les financements peuvent être dégagés. Il ne reste, par conséquent, que l'exécution du plan qui connaîtra une phase très avancée durant les cinq prochaines années.