En dépit des appels au calme lancés par les imams au cours de leur prêche de vendredi, les mots d'ordre invitant à la reprise du mouvement d'émeutes entendus çà et là ont été suivis dès la fin de la journée dans les quartiers populeux du chef-lieu. Parti la veille du quartier périphérique Theniet El-Hadjar, le mouvement s'est encore poursuivi vendredi soir par des jets de pierres et des tentatives de blocage de la circulation de la principale avenue. Postés non loin de l'endroit, des policiers armés de matraques ont dû charger à plusieurs reprises pour disperser les émeutiers et empêcher tout débordement et actes de vandalisme comme cela s'est produit dans un autre quartier de la ville. Pour cela, les forces de police ont fait usage de bombes lacrymogènes tout en se lançant à la poursuite de certains casseurs jusqu'aux portes des cités où les jeunes résidents ont été sommés de rentrer chez eux. C'est plutôt dans le quartier de Beziouèche, situé sur les hauteurs de la ville que des dégradations ayant visé des édifices publics ont été enregistrées dès la tombée de la nuit, causant des dégâts importants à l'agence postale dont les vitres ont été complètement cassées et à l'annexe du guichet du service d'état civil de l'APC qui a été entièrement saccagée. Selon une source policière, plus d'une cinquantaine d'arrestations ont eu lieu parmi les émeutiers dont la moitié est constituée de mineurs, alors que les affrontements ont fait plusieurs blessés parmi les forces de l'ordre qui ont empêché la progression du mouvement vers les autres quartiers. Après avoir incendié des pneus sur la chaussée de la principale route menant vers les autres lotissements, les casseurs ont détruit les abribus situés le long de l'avenue, et scandaient des slogans pour dénoncer la misère sociale, le chômage et la cherté de la vie. Même si rien ne laisse présager un mouvement d'envergure, le calme qui a régné toute la matinée d'hier, reste précaire.