Epargnée jusqu'à vendredi soir par le mouvement de contestation des jeunes contre la mal-vie qui touche désormais le nord du pays, Laghouat a vécu de violents incidents. En effet, dans l'après-midi de vendredi passé, des violents heurts ont opposé les forces de l'ordre à de jeunes émeutiers incontrôlés, sur fond de slogans hostiles au pouvoir. À Ch'ttit Al-Gharbi, le siège de la sûreté urbaine a subi une pluie de pierres lancées par les manifestants et on a dénombré, selon nos sources, une dizaine de véhicules saccagés dont un complètement calciné. Au centre-ville, le siège de l'APC a été saccagé, des documents et autres équipements informatiques calcinés. Les émeutiers en furie s'en sont pris aux bureaux du siège de la mouhafadha du FLN qu'ils ont saccagés et brûlés en partie. À Lemgettaâ Ezzehraoui, et la rue du 1er-Novembre, pas moins de 20 locaux commerciaux appartenant à des particuliers, ont fait l'objet d'acte de vandalisme et de pillage. Usant des bombes lacrymogènes, les forces antiémeutes ont réussi à empêcher les manifestants de s'attaquer aux sièges des opérateurs téléphoniques Djezzy et Nedjma ainsi que celui de Sonelgaz. La rue laghouatie fait état de 17 policiers et 7 gendarmes qui seraient blessés et d'un jeune de 17 ans d'âge, qui le serait d'une balle à l'abdomen, tous actuellement hospitalisés. Une information à prendre au conditionnel du fait que le silence radio des responsables de l'hôpital Ahmida-Ben-Adjila de Laghouat conjugué à celui des services de sécurité, ne nous a pas permis de confirmer ou d'infirmer cette information. Les flamboyants sièges de l'inspection du travail sis à Al-Mâamoura, et de la direction des services agricoles, ont été saccagés en partie. Selon nos sources, le siège de la radio régionale de Laghouat, qui a bénéficié d'un renfort exceptionnel en forces anti- émeutes, n'a pas échappé aux tentatives de casse par des émeutiers déchaînés.