Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, a assisté, lundi après-midi à la faculté de médecine de Tlemcen, à la rencontre organisée par l'Association des élèves de l'EPS, du collège de Slane, du lycée et des médersas (Eolymet) en hommage posthume au premier médecin martyr de la Révolution, le docteur Benaouda Benzerdjeb, tombé il y a 55 ans, à l'âge de 35 ans, sous les balles assassines du colonialisme. À cette occasion, il a prononcé une allocution dans laquelle il a tenu à rendre un vibrant hommage “à la génération qui a consenti le sacrifice suprême pour arracher l'Indépendance et, notamment tous ces jeunes de 20 ans qui ont déserté les bancs de l'école pour répondre à l'appel de la patrie, sans verser dans aucun calcul, guidés uniquement par leur spontanéité militante”. Ajoutant que le docteur Benaouda Benzerdjeb “faisait partie de cette mouvance révolutionnaire qui a ébahi l'armée coloniale par le sens et la portée du sacrifice des intellectuels pour la cause nationale”. Après avoir souligné la nécessité pour les témoins encore vivants d'apporter leur contribution à l'histoire de la guerre de Libération par leurs écrits et témoignages, le ministre de la Santé a demandé au wali de prendre en charge le tournage du film la Fausse patrouille qui a attaqué, en 1957, le mess des officiers à Tlemcen faisant de nombreuses victimes parmi les militaires. Evènement qui avait défrayé la chronique à l'époque. Un film sur ce haut fait d'armes, tourné il y a plusieurs années par le cinéaste Bendeddouche, est à ce jour resté dans les tiroirs du Centre national du cinéma relevant du ministère de la Culture. Le médecin moudjahid Benzerdjeb, dont le grand lycée de Tlemcen porte le nom ainsi qu'une rue au centre-ville, est né le 9 janvier 1921 à Tlemcen. Il vivait dans un milieu plutôt modeste. Après ses études au collège de Slane, il obtint son baccalauréat à l'âge de 20 ans ainsi que le Premier prix de langue allemande. Il s'engagea alors dans le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratique (MTLD) au sein duquel il a été investi d'importantes responsabilités. Il a parallèlement poursuivi ses études universitaires en exil, sanctionnées par l'obtention, en 1948, de sa thèse de docteur en médecine sur le thème du cancer du sang. Il soignait ses malades à son domicile à Tlemcen, se rendait également dans les douars pour secourir les personnes âgées et rédigeait les ordonnances en langue arabe bravant l'interdiction imposée par l'administration coloniale. Durant la guerre de Libération nationale, le médecin résistant soignait les moudjahidine dans les maquis et leur transmettrait en même temps les directives émanant des instances dirigeantes.