Rendez-vous incontournable, contact direct entre le public et les auteurs, débat ouvert et sans tabous entre intellectuels, et découverte des littératures francophones en provenance du Maghreb, le Maghreb du livre, organisé par l'association Coup de soleil, est une véritable foire, dans son sens le plus noble, qui favorise l'échange. Cette dix-septième édition, qui mettra les lettres tunisiennes à l'honneur et qui est prévue les 5 et 6 février prochain, sera marquée par le retour à l'hôtel de ville de Paris, après quatre éditions organisées dans d'autres lieux (de 2007 à 2009 à la mairie du 13e arrondissement, et une édition exceptionnelle en 2010, organisée au palais de la Porte-Dorée dans le 12e arrondissement, grâce à un partenariat exceptionnel avec la Cité nationale de l'histoire de l'immigration). Près de 132 auteurs sont attendus pour cette manifestation qui grandit année après année, dont 29 auteurs tunisiens ou originaires de Tunisie, notamment Youssef Seddik, Albert Memmi, Sophie Bessis, Moncef Ghachem, Hakim El-Karoui ou encore Mohamed-Larbi Bouguerra et Maha Abdeladhim. Ajoutez à ce casting de choix, d'autres écrivains maghrébins ou portant un intérêt particulier au Maghreb, notamment Jérôme Ferrari (qui a publié chez Actes Sud, Où j'ai laissé mon âme), Jacques Ferrandez (bédéiste et auteur de l'Hôte, une adaptation d'une nouvelle extraite de l'ouvrage l'Exil et le Royaume, d'Albert Camus), Mohamed Harbi (historien), Tahar Ben Jelloun (qui a sorti, en 2010 chez Gallimard, Jean Genet, menteur sublime), Anouar Benmalek, Maïssa Bey, Malek Chebel, Jean Daniel, Mourad Djebel, Abdelkader Djemaï, Yasmina Khadra, Youcef Merrahi, Mohamed Fellag, Fatema Mernissi, Fadéla M'rabet, Leïla Sebbar, Slim ou encore Habib Tengour. Outre les ventes dédicaces et les tables rondes, on note la tenue de quelques hommages (entre autres Taos Amrouche, Mohamed Arkoun), et d'un bon nombre de conférences animées par des universitaires et des intellectuels algériens. Par ailleurs, le président de l'association Coup de soleil, Georges Morin, a déclaré à un journaliste français que “l'agitation sociale en Tunisie” trouvera certainement un écho dans ce Maghreb des livres puisque ce dernier est un “grand rassemblement d'intellectuels et d'écrivains, et a toujours été une caisse de résonance, un miroir de l'évolution de leurs sociétés, qu'il s'agisse du ‘Maghreb de là-bas', outre-Méditerranée, ou du ‘Maghreb d'en France' : c'est l'un des rôles majeurs de tous les créateurs à travers le monde, et particulièrement de ceux qui manient la plume”.