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Maghreb du livre 2006
Coup de soleil sur la littérature maghrébine
Publié dans El Watan le 27 - 02 - 2006

La nuit des origines, c'est le tout dernier livre de Nouredine Saadi, qui a reçu le prix Beur FM décerné par le jury de l'édition 2006 du Maghreb des livres, organisé samedi et dimanche derniers par l'association Coup de soleil avec l'aide de la mairie de Paris. Plusieurs autres romans, dont les Mauvaises pensées de Nina Bouraoui, avaient été nominés par le jury.
Auteur de nombreux ouvrages dont la Maison de lumière, l'écrivain algérien vivant en France a dédié son prix à Mohamed Benchicou, directeur du Matin « qui est toujours détenu dans les geôles de mon pays et à tous les autres écrivains assassinés ou morts naturellement comme Sadek Aïssat ». L'auteur, qui a estimé que « le combat des années à venir est de continuer à dire et à s'exprimer en toute liberté en Algérie », demeure convaincu que « le Maghreb des livres est devenu une vitrine incontournable et nécessaire pour faire connaître la littérature, de plus en plus florissante, des deux rives de la Méditerranée ». Bien qu'il soit organisé dans un contexte politique difficile (crise des banlieues, loi sur le rôle positif de la colonisation et les caricatures du Prophète), le Maghreb des livres est devenu au fil des années un rendez-vous immanquable pour les écrivains et intellectuels des trois pays du Maghreb qui viennent non seulement présenter leurs dernières productions, mais aussi et surtout interagir et dialoguer avec le public, devenu lui aussi de plus en plus nombreux. L'extraordinaire vitalité de cette manifestation s'est traduite par la présence, cette année, de plus de 200 écrivains et l'exposition de près de 1000 nouveaux titres de livres parus en France en 2005 sur le Maghreb et les questions liées à l'intégration et plus de 10 000 autres ouvrages, relatifs à de nombreux thèmes, comme la littérature, l'histoire, la sociologie ou la bande dessinée. Le Maghreb des livres est aussi le dialogue et des débats qui portent sur les questions et les tendances littéraires qui se dégagent dans les pays maghrébins. Deux rencontres étaient particulièrement intéressantes : les modes d'expression littéraire en vigueur dans le Maroc d'aujourd'hui et les cinquante ans du livre Nedjma de Kateb Yacine. Abdellatif Laabi, prolixe écrivain marocain, a indiqué que le « Maroc vit en ce moment une sorte de "Movida littéraire", une résurgence du livre grâce notamment aux efforts consentis par les maisons d'édition et l'aide offerte par l'Etat ». « En littérature, après des années de vaches maigres, on assiste aujourd'hui à un foisonnement, notamment dans le domaine du roman en langue française. Le même cas se produit aussi pour les écrivains marocains d'expression hollandaise ou espagnole dont certains ont même reçu des distinctions dans leurs pays d'accueil respectifs. » Mais l'idée de « Movida littéraire » ne semble pas plaire à tous les auteurs marocains, notamment la nouvelle génération. Abdallah Taia, jeune écrivain qui a eu le courage de révéler son homosexualité à l'assistance, trouve qu'il est « difficile d'exister en tant qu'écrivain dans le Maroc d'aujourd'hui ». Auteur de Mon Maroc et du Rouge du Tarbouche, Abdallah Taia remarque que les écrivains débutants éprouvent encore de nombreux obstacles pour se faire publier. « Je ne vois pas qui cette Movida touche-t-elle en réalité. Est-ce l'ensemble des Marocains ou juste ceux issus des milieux bourgeois ? », s'interroge-t-il. Il ajoute : « Si le jeune écrivain n'est pas issu d'une famille riche ou ne bénéficie pas de piston, il aura toujours du mal à accéder à une certaine notoriété. » Deuxième écrivain marocain à révéler son homosexualité après Rachid O., Abdallah Taia se qualifie d'écrivain libre qui a vaincu tous ses complexes. « Le fait de venir à Paris m'a totalement décolonisé et redonné une certaine liberté et force pour écrire sur des sujets considérés tabous, comme celui de l'homosexualité par exemple. » Marqué et influencé par le parcours de son confrère aîné « qui a pleinement assumé sa sexualité », Abdallah Taia soutient que lorsqu'il écrit, il « s'éloigne d'une certaine autocensure que le poids des traditions sociales m'impose sournoisement ». « Le corps est souvent présent d'une façon conflictuelle et sexuelle dans mes écrits », explique-t-il. « Je ressens une grande liberté du rapport de mon propre corps avec ceux des autres. Je ne pense pas aux réactions des autres, ni à celles de ma famille. » Et de conclure que « la question de la sexualité dans la littérature est certes dépassée quand il s'agit d'écrire sur la sexualité normale, celle-là sur laquelle tout le monde est d'accord. Par contre, parler de l'homosexualité reste encore un vrai tabou au Maroc ». Diversement appréciée, l'intervention de Abdallah Taia n'a pas eu l'adhésion des autres écrivains marocains qui pensent que les questions taboues, difficilement abattables, restent plutôt liées à la nature du régime marocain qui continue d'étouffer toutes les formes d'expression, sans oublier les traditions sociales tombées en désuétude. Des traditions qui ne figurent pas dans les inquiétudes de Nedjma de Kateb Yacine, dont tout le monde a souligné la complexité de l'œuvre et sa résistance au temps. Cependant, chacun la lit différemment. En fonction de ses repères sociaux et politiques et des énigmes qu'il cherche à élucider, ont estimé les intervenants. L'homme (Kateb Yacine) a été, quant à lui, qualifié de génie, d'éternel adolescent et de révolté. Il continuera toujours à étonner les amoureux de la littérature. Quant à Nedjma, elle ne cesse de briller de mille feux.

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