Cette année, le 13e Maghreb du livre coïncide avec le 50e anniversaire du prix Nobel attribué à Albert Camus. «Nous avons tous en nous le souvenir des lumières et des paysages, le besoin de retrouver les mêmes odeurs, les mêmes couleurs, la même musique. Nous partageons une même vision, du monde et du rapport avec les autres.» C'est en ces termes que l'association Coup de soleil, «instigatrice» et organisatrice de ce rendez-vous culturel annuel se définit. Créée en 1985, cette association culturelle franco-maghrébine vise à «mettre en valeur tout ce que le Maghreb et les populations qui en sont originaires ont apporté et apportent à la culture et à la société françaises». Le Maghreb du livre est la plus importante manifestation de l'association, qui organise également des conférences, des débats, des projections de films et des spectacles. Cette année 2007, c'est un «spécial Algérie» qui se prépare actuellement à la mairie du 13e arrondissement de Paris, Place d'Italie, et qui se déroulera pendant deux journées pleines, le samedi 10 et dimanche 11 février. Un riche programme a été tracé et de nombreux rendez-vous sont donnés aux amoureux du livre, aux nostalgiques du Maghreb et à tous ceux qui ont échoué un jour ou l'autre sur le rivage méditerranéen et qui ont été imprégnés de «pugnacité, chaleur des contacts, élans du coeur, sens aigu de l'amitié, dignité et honneur» qui s'y dégagent... Ce sont donc près de 1000 nouveautés publiées en France en 2006, sur le Maghreb et l'intégration, ou par des auteurs originaires du Maghreb qui vont y être exposés. Ce sont aussi près de 500 titres édités en Algérie, en Tunisie et au Maroc, en français, en arabe et en tamazight, qui vont permettre aux visiteurs de ce Salon de découvrir de nouveaux talents littéraires et courants de pensées. Ce sera aussi l'occasion pour 120 auteurs de signer leurs ouvrages, dont Yasmina Khadra, Jean Daniel, Gad El Maleh, Faïza Guene, Guy Bedos, Maïssa Bey, Serge Moati et, pour le public, de rencontrer des écrivains, intellectuels et artistes originaires du Maghreb. Et comme l'Algérie est l'invitée d'honneur de cet événement, ce sont 20 écrivains et 20 éditeurs algériens qui seront présents pour mettre l'accent sur «le renouveau de la scène littéraire et intellectuelle algérienne», comme le souligne cette association. C'est donc, encore une fois, la preuve que 2007 est -ou du moins, devrait être- une année importante pour la culture algérienne avec l'événement de «Alger, capitale de la culture arabe» qui a déjà commencé. Cette année, le 13e Maghreb du livre coïncide avec le 50e anniversaire du prix Nobel attribué à Albert Camus et de nombreuses activités sont au programme dont 4 tables rondes, 7 rencontres et une dizaine de cafés littéraires pour permettre des dialogues et ouvrir des débats sur des sujets divers qui touchent à l'actualité culturelle et littéraire du Maghreb et de la Méditerranée. Des thèmes importants y seront abordés comme «la littérature algérienne à l'épreuve des langues», «la femme maghrébine, facteur d'intégration?», ou encore «vers une écriture commune de l'histoire entre la France et le Maghreb?». Des hommages y seront rendus à Edmond Charlot, André Mandouze, Abdelmalek Sayad et Pierre Vidal-Naquet. A l'heure où beaucoup de questions restent posées quant aux relations entre l'Algérie et la France, au moment où la politique échoue, où les politiciens pataugent dans une mare d'incompréhensions et de tensions qui ne disent pas leur nom, la culture arrivera-t-elle, enfin, à triompher et à réconcilier l'Homme avec son Histoire...«Sans trop de chichis» comme dirait l'autre...