Les Nigériens ont voté, hier, dernière étape de la transition vers un régime civil. Le nouveau chef de l'Etat devrait être investi le 6 avril. Sept millions de Nigériens étaient appelés aux urnes, lundi, pour un scrutin présidentiel censé rendre le pouvoir aux civils. La junte militaire, qui a renversé il y a un an le président Mamadou Tandja, à la tête du pays de 1999 à 2010, pour l'empêcher de se maintenir au-delà de son mandat, a promis de céder le pouvoir aux civils d'ici à avril. Tandja a été lâché par l'armée dont pourtant il avait été issu. Les résultats du premier tour sont attendus dans les trois jours. Un second tour aura lieu le 12 mars. Dans ce pays enclavé du Sahel, l'un des plus pauvres du monde, quatre hommes font figure de favoris. L'opposant historique Mahamadou Issoufou, arrivé en tête aux municipales, le 11 janvier, espère que l'heure de sa victoire a sonné, son slogan de campagne. Face à lui, Seini Oumarou, ex-chef du gouvernement de Mamadou Tandja (2007-2009), porte les couleurs du parti du président déchu. Un autre ancien Premier ministre de Tandja, Hama Amadou (2000-2007), tombé ensuite en disgrâce, et Mahamane Ousmane, premier président démocratiquement élu (1993-1996), sont les autres prétendants sérieux. Dans une alliance de dernière minute, le trio Oumarou, Amadou, Ousmane s'est engagé à soutenir celui d'entre eux qui arriverait au second tour. “J'espère, expliquait Amadou, après avoir voté, que le nouveau président sera là pour le peuple et non pour sa famille”, un grief souvent entendu dans ce pays où la dégradation de la sécurité constituera l'un des défis du nouveau chef de l'Etat. Le Niger qui n'est pas sortie de la rébellion touareg est aujourd'hui l'otage d'Aqmi.