Hama Amadou, ex-Premier ministre du président nigérien, Mamadou Tandja, renversé par un putsch en février, a été investi samedi soir candidat pour l'élection présidentielle du 31 janvier 2011, a-t-on appris auprès de son parti. L'ancien dauphin de M.Tandja a été investi à Niamey par le Mouvement démocratique nigérien (Moden). En prenant en juillet la tête du Moden, M.Amadou avait marqué sa rupture définitive avec le Mouvement national pour la société de développement (MNSD), parti de l'ex-chef de l'Etat, qu'il a dirigé de 2005 jusqu'à son incarcération en juin 2007 pour détournement présumé de fonds publics. L'ancien Premier ministre (2000-2007) avait dénoncé une «machination» destinée à l'écarter de la présidentielle alors prévue en 2009. Remis en liberté conditionnelle après dix mois d'incarcération, Hama Amadou avait quitté le Niger et n'est rentré qu'après le renversement de Mamadou Tandja. De son côté, l'opposant historique Mahamadou Issoufou a été investi début novembre par le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS). L'ancien président de la République (1993-1996) et ex-président du Parlement (2000-2009) Mahamane Ousmane doit être investi la semaine prochaine par la Convention démocratique et sociale (CDS), selon cette formation. MM.Amadou, Issoufou et Ousmane avaient créé en 2009 la Coordination des forces démocratiques pour la République (Cfdr) pour combattre Mamadou Tandja lorsqu'il avait tenté de se maintenir malgré la fin de son second mandat. Il avait provoqué une crise et précipité sa chute en modifiant la Constitution. Dix-sept partis de la CFDR ont scellé en juillet une «alliance» en vue de la présidentielle, qui stipule que ses membres soutiendront le candidat issu de ses rangs qualifié pour le second tour. Cette coalition est destinée à faire barrage au quatrième des grands favoris du scrutin, l'ancien Premier ministre (2007-2009) de M.Tandja et président du Mnsd Seïni Oumarou, investi en août après avoir été inculpé pour détournement présumé de fonds. Après l'adoption d'une nouvelle Constitution par référendum le 31 octobre, la présidentielle du 31 janvier 2011 doit ouvrir la voie au retrait de la junte militaire et à un régime civil en avril.