Son nom Amata. Son prénom, Ibrahim Samuel, il le tient de son père musulman et de sa mère chrétienne. International espoir dans son pays lointain Madagascar, il n'a que vingt ans mais il a tellement de culot et d'ambition qu'il a survolé des milliers de kilomètres pour venir tenter sa chance en Afrique du Nord. Car à bien chercher dans les annales du football algérien, c'est bien la première fois qu'un footballeur malgache évoluera en terre algérienne. En fait, Samuel semble vivre depuis quelques jours un véritable conte de fée, lui qui jouait, il y a quelques années à peine avec les “gavroches” de quartier dans les ruelles tumultueuses d'Antananarivo, la capitale malgache, pour se voir propulser dans l'un des clubs africains les plus prestigieux, en l'occurrence, cette JS Kabylie qu'il a pu suivre et admirer il y a quelques mois à peine lorsque les Canaris du Djurdjura défrayaient la chronique au détriment des grands clubs africains, qu'ils s'appellent, Ismaïlia, Ahly du Caire ou TP Mazembé. Son destin voulait qu'il soit recruté par la JSK le jour même de la clôture du mercato algérien. Au moment où la JSK s'apprêtait à recruter le Brésilien Bruno Zanielli, qui était précédé d'une réputation toute faite et qui effectuait, ce jour-là, un test de confirmation devant un nombreux public venu apprécier le Carioca pour découvrir finalement le… Malgache. La JSK avait déjà débuté son entraînement que Amata débarque en catastrophe au stade du 1er-Novembre encadré par son agent, Mustapha Maza, l'ex-attaquant virevoltant du MC Alger. Samir Tahi, le responsable du matériel de la JSK est aussitôt instruit par le président Hannachi pour habiller à la hâte le jeune Malgache qui prend aussitôt le train en marche et ne tarde pas à étaler une incroyable insolence technique sur le terrain au moment même où son concurrent brésilien se plantait le nez sur le tartan mouillé et glissant du 1er-Novembre. Et à défaut du Brésilien, la JSK optera pour le Malgache qui arrive à convaincre tout le monde en l'espace d'une séance d'entraînement suivie d'un match réplique. Une victoire au finish pour le prodige Malgache qui multiplia les prouesses techniques par son pied gauche terrible et surtout son excellent jeu en déviation et ses accélérations dévastatrices. C'est ce qui a fait que le public kabyle s'est déplacé en masse jeudi dernier au stade du 1er-Novembre pour prendre, comme d'habitude, la température de son club favori qui disputait là un match amical contre l'Olympique de Médéa et surtout voir à l'œuvre la nouvelle “perle noire” de la formation kabyle. Certes, les Canaris se contentèrent d'une courte victoire contre une coriace équipe médéenne (1-0 sur penalty de Yalaoui 68') mais les fans kabyles furent conviés à un véritable show du prodige malgache qui aura tout simplement régalé la nombreuse assistance par son excellente technique en mouvement, ses changements de rythme et son football léché, encore que le jeune joueur de Chéraga, Ouail, n'aura pas démérité lui aussi par ses dribbles déroutants et son jeu précis. Du coup, les supporters kabyles n'avaient d'yeux que pour Amata qui déclencha à plusieurs reprises des applaudissements nourris de la foule. “Vous ne pouvez pas imaginer tout mon bonheur d'évoluer dans un grand club comme la JSK et se faire applaudir par un public aussi chaleureux”, nous dira en fin de match Amata. “J'avoue que je ne suis pas habitué à jouer sur du tartan mais je pense m'y adapter rapidement surtout que j'ai été accueilli chaleureusement par mes nouveaux coéquipiers qui m'ont mis aussitôt dans le bain. Je tiens, ici, à remercier le président Hannachi, le coach et les dirigeants de la JSK qui m'ont accordé leur confiance sans oublier M. Zetchi et mon agent M. Maza qui m'ont fait venir en Algérie et me considèrent comme leur propre fils. Je peux vous assurer que la JSK ne regrettera pas de m'avoir recruté car le meilleur est encore à venir”, conclut la nouvelle coqueluche kabyle.