Les représentants des résidents de la cité Sonelgaz Les Oliviers de Ben Aknoun et les mandatés par les résidents des cités de Aïn Bénian, Aïn Taya, Kouba et Blida, dont les logements appartiennent au même organisme, vivent une profonde inquiétude à l'idée de se retrouver dans la rue. Ces derniers lancent un appel aux pouvoirs publics afin qu'une solution soit trouvée à leur problème relatif à la régularisation définitive de leurs logements occupés par la très grande majorité d'entre eux depuis 1993 et pour certains depuis 1978. “Ces familles vivent une situation préoccupante et attendent une solution immédiate de la part des pouvoirs publics pour pouvoir accéder à la cession tant promise”, nous a déclaré M. Boutamine Ahmed, membre du bureau de l'Association des résidents de la cité Sonelgaz (ARC) qui a rendu visite à la rédaction du journal. Selon notre interlocuteur, cette situation est née de la lettre émanant du groupe Sonelgaz, à une semaine de l'Aïd El-Fitr, par laquelle des injonctions, dans des conditions assez particulières, ont été adressées à chaque résident. “Ces injonctions ne visaient ni plus ni moins qu'à pousser les résidents à restituer les clés de ces logements”, nous a-t-il expliqué. Mandatés par tous les résidents de la cité, les membres de l'association ont saisi par courrier le premier responsable de Sonelgaz. En guise de réponse, les résidents ont reçu, à une semaine de l'Aïd El-Kébir une nouvelle lettre les informant du nouveau dispositif régissant la gestion des logements. “Ce dispositif divise les occupants en 3 catégories et prévoit, entre autres, l'établissement de nouveaux contrats de location, d'une durée de 3 ans pour le personnel en retraite et des décisions d'affectation au personnel en activité”, nous précisera encore M. Taïr Hocine, un autre membre de l'association. Selon lui, “cette nouvelle disposition de Sonelgaz constitue une remise en cause des engagements initiaux qui visaient à céder les logements à leurs occupants à savoir le PV de la réunion, du comité exécutif du 11 juin 2005 qui précisait dans son point B les conditions, la méthodologie et les modalités de cession”. Ainsi, “les nombreuses promesses faites aux représentants de l'ARC par l'administration de Sonelgaz au cours des années antérieures confirment le principe imprescriptible de cession des logements. Cette dernière est d'autant facilitée par le caractère social des logements que par la fonction exercée par les occupants au sein de Sonelgaz”, estime pour sa part M. Boutamine, qui soulignera aussi que toutes les catégories professionnelles y sont représentées (chauffeurs, secrétaires, agents administratifs, techniciens, cadres). Il ne manquera pas de soulever, par ailleurs, l'établissement de décision de vente en 2007 au profit d'une centaine de résidants sauf que cette décision acceptée par les bénéficiaires a fait, par la suite, l'objet d'une tentative d'annulation par Sonelgaz. Cependant, “les bénéficiaires de cette vente ont été sommés de restituer à l'administration les imprimés de vente dûment signés par les deux parties ! En échange, il leur a été proposé un contrat de location. Cette approche particulière, de la part d'une grande entreprise publique, pose de sérieux problèmes et de grandes interrogations aux résidents qui se voient privés d'accéder à la propriété des logements qu'ils occupent”, soulèvera notre interlocuteur. Ainsi, “comment pouvoir accéder à un logement, à un crédit bancaire dans le cadre du programme spécial initié par les pouvoirs publics, sachant que la déclaration sur l'honneur est obligatoire devant prouver que l'on ne dispose pas, d'un logement détenu en toute propriété ou d'un simple logement dit de fonction ? De quels moyens matériels et financiers doit disposer un retraité actuel pour prétendre accéder à une propriété selon les prix actuels du marché de l'immobilier ?”, s'interroge le représentant des résidents de ces cités de Sonelgaz. Il notera que la population de ces cités est composée de plus de 70% de retraités, de veuves d'agents décédés dans l'exercice de leur fonction, d'agents en situation de préretraite, d'enfants de chouhada ou d'anciens moudjahidine. M. Boutamine ne manquera pas de dénoncer l'arbitraire dans cette affaire. “Quelles sont les raisons objectives qui sont à l'origine de l'abandon du principe d'équité qui a toujours prévalu à Sonelgaz ? Celle-ci, par un passé récent, a vendu à ses employés les logements qu'ils occupaient dans les cités de Ben Aknoun, Gué-de-Constantine, Balzac, Ruisseau, boulevard Krim-Belkacem, Miremont, etc”. Concernant les résidents de la cité Les Oliviers de Ben Aknoun, il avouera que des promesses d'accès à la propriété leur ont été données aussi, mais “l'abandon de ce principe d'équité n'a pas manqué de créer un profond sentiment de frustration et de colère difficile à contenir au moment où le pays vit une grande tension sociale”. Pour les représentants de ces résidents, “il est urgent de prendre en charge ce dossier avant que l'irréparable ne se produise”. Raison pour laquelle il sollicite des assurances des pouvoirs publics.