Qu'ils soient cadres en activité ou retraités, des employés de la Sonelgaz d'Annaba sont en colère contre leur employeur. Près de trente ans après sa mise en application, la loi n°81-01 du 7 février 1981 portant cession de biens immobiliers à usage d'habitation ou artisanal de l'Etat, des collectivités locales, des offices de promotion et de gestion immobilière et des entreprises, établissements et organismes publics fait encore l'événement à Annaba, où des pères de famille, retraités de surcroît, en sont à réclamer le précieux acte de désistement pour faire valoir leur droit au logement. C'est le cas de ce collectif de retraités de l'entreprise Sonelgaz qui revendiquent la cession de logements de type bungalows en préfabriqué et en état de vétuste avancée qu'ils occupent depuis 1978 au sein de la cité des Caroubiers. Bien que les textes en vigueur leur accordent le plein bénéfice des dispositions de ladite loi, du fait qu'ils s'acquittent d'un loyer mensuel de location des baraquements provisoires qui leur servent de logement et que ceux-ci sont situés en dehors de toute emprise, ils ont vu toutes leurs démarches échouer. Le groupe de retraités, tous des techniciens d'astreinte, dont la majorité a exercé sans discontinuer au sein de la société du gaz et de l'électricité depuis les années 1960, ne s'expliquent pas les raisons du refus qui est opposé par l'ancien employeur à leurs demandes et se disent victimes d'un arbitraire qui ne dit pas son nom. Ils en veulent, pour preuve, le fait que dans d'autres wilayas, les logements de fonction de l'entreprise occupés dans exactement les mêmes conditions, affirment-ils, ont été cédés sans problème. “La direction refuse de nous accorder le désistement sous prétexte que le terrain est propriété de l'ANP, ce qui est complètement faux. Sinon, comment expliquer que nombreux d'entre nos voisins sur le site des Caroubiers ont pu accéder à l'achat de leur logement”, s'indignent ces retraités. Des logements de même type, en préfabriqué, occupés par leurs collègues de Ben Aknoun, Alger, Bethioua, Aïn El-Bey et même à Annaba ont été cédés, sans anicroche et depuis belle lurette, déjà. Nous avons tenté, à deux reprises et sans succès, d'entrer en contact avec le service des contentieux de l'ex-employeur, celui-ci étant injoignable, il s'est avéré qu'aucun autre responsable de Sonelgaz n'est habilité à se prononcer sur ce dossier douloureux. D'autre part, 84 souscripteurs à la coopérative SCI (aujourd'hui dissoute) de la Sonelgaz, qui avaient accaparé leurs logements de la cité des Lauriers-Roses en janvier dernier, à l'insu de leur direction générale, sont montés au créneau, surtout que leur employeur leur a coupé l'alimentation en gaz et électricité. Ces cadres de la Sonelgaz, après avoir vainement frappé à toutes les portes pour faire entendre leur voix, selon eux, ont organisé, la semaine dernière, un rassemblement de protestation de plusieurs heures devant le siège de la wilaya. A. Allia/Hafiza M.