En grève depuis une semaine, les chauffeurs de taxi interwilayas ont organisé un sit-in de protestation, hier, devant la Direction des transports à Alger. Ce mouvement a été déclenché suite à la nouvelle directive de permutation décidée par le nouveau directeur des transports de la wilaya d'Alger. Selon, Mohamed Zertadji, président de l'Union nationale des chauffeurs de taxi, “le directeur des transports a effectué des permutations de manière anarchique, chose qui a mené à une cacophonie”. Pire encore, ce responsable, ajoute-t-il, “ne connaît même pas le nombre exact des chauffeurs de taxi interwilayas. Pour preuve, lors d'une réunion qu'il a tenue avec le syndicat, il a exigé de ce dernier de lui procurer la liste des taxieurs touchés par la permutation”. “La semaine dernière, nous avons rencontré des responsables du ministère des Transports et ils nous avaient promis de transmettre nos doléances à la Direction des transports. Dimanche, le directeur des transports nous a reçus et nous a demandé de lui amener les statistiques exactes du nombre de chauffeurs de taxi touchés par la permutation, en nous disant qu'il n'avait aucune idée du nombre de chauffeurs de taxi qui desservent les wilayas”, a relaté M. Zertadji. Alors que le plan de transport existe depuis 27 ans et que tout marchait convenablement, le nouveau directeur “vient chambouler les choses”. “Le pire est qu'il s'entête dans sa décision”, déplore le syndicaliste. Chiffres à l'appui, les chauffeurs de taxi ont demandé au directeur de geler la décision en attendant qu'une commission siège et décide de l'avenir de la directive. Une proposition que la Direction des transports de la wilaya d'Alger semble rejeter puisqu'elle campe sur sa position. Lors d'une réunion tenue hier avec le président du syndicat, le directeur aurait, en effet, réaffirmé ses positions. Le syndicaliste a tenu à préciser que les arrêtés 08-93 et 12-00 gèrent les grandes lignes de tous les types de taxi, mais le règlement intérieur, “c'est le syndicat qui le rédige”, revendique-t-il À la fin de la rencontre, et après plus d'une heure d'attente, les chauffeurs de taxi ont laissé exploser leur colère et la tension est montée d'un cran. “C'est du terrorisme administratif”, lance l'un d'eux. “C'est fait exprès, ils poussent au pourrissement”, lâche un autre. “De cette manière, ils nous encouragent à investir la rue”, ajoute-t-il. À l'issue de cette réunion qui s'est achevée sans qu'un accord ne se dessine entre les deux parties, au moment où nous mettons sous presse, un conseil syndical devait se tenir pour décider de la suite à donner au mouvement.