Tout en réclamant un plan de transport, les chauffeurs assurent que la direction aurait pu envoyer les taxis dans des wilayas qui ne possèdent pas à ce jour de lignes bien dotées. Des chauffeurs de taxi interwilaya de la station du Caroubier ont débrayé hier. La raison en est la décision de la direction du transport d'injecter de nouveaux chauffeurs sur ces lignes de l'ouest du pays (Oran, Sidi Bel Abbès, Mostaganem et Tlemcen). «Cette situation de blocage dure depuis pas moins de cinq jours. Par cette action, nous voulons exprimer notre rejet de la décision de la direction du transport d'injecter d'autres chauffeurs de taxi. Une trentaine de chauffeurs ont déjà été envoyés au Caroubier depuis quelques jours. C'est plus que ne peut supporter cette station qui étouffe déjà. Le nombre de chauffeurs de taxi inter- wilayas est de 1 200», relève Boukerrou Aziouez, vice-président de l'Union nationale autonome des chauffeurs de taxi (UNACT), initiatrice de l'action de protestation. La situation est «intenable» dans certaines lignes. «La ligne d'Oran, la plus chargée, supporte plus 140 taxis répartis en deux groupes. Les taxis qui travaillaient suivant une liste nominative, ne respectent aucune règle. Les nouveaux venus bousculent les anciens sans savoir qu'ils doivent obéir à des règles. Certains chauffeurs passent jusqu'à trois jours dans la wilaya pour charger», se désole Aziouez. Tout en réclamant un plan de transport, les chauffeurs assurent que la direction aurait pu envoyer les taxis dans des wilayas qui ne possèdent pas à ce jour de lignes bien dotées. «La wilaya de Batna par exemple n'a pas trop de chauffeurs de taxi. La direction aurait pu, en concertation avec le syndicat, doter cette wilaya de chauffeurs supplémentaires. Il n'en est rien. Les autorisations se font suivant la logique du copinage sans étude du terrain», assurent des protestataires. La même situation désobligeante prévaut dans les autres wilayas. «Les différents DTW mènent un travail sans consultation et sans vraiment connaître les besoins de la corporation. C'est aberrant. La même situation d'anarchie se répète à Oran», nous signalent des chauffeurs. La direction du transport ne semble pas décidée à prendre langue avec les chauffeurs. «Au lieu de prendre attache avec les représentants de la corporation, on préfère recourir à la manière forte. La police a retiré les papiers à 4 chauffeurs. Une commission a été mise en place par la direction mais nous restons sceptiques», nous a affirmé Aziouez de l'UNACT. La direction du transport a ouvert les lignes : près de 10 000 dossiers de demandes de permis de place ont été déjà recensés au niveau de cette administration. A Alger, quelque 2 000 permis sont mis en place. Il nous a été impossible d'avoir l'avis de la direction ou du ministère des Transports.