Cinq artistes plasticiens y exposent actuellement. “Partition pour un quintette”, tel est l'intitulé de ce rendez-vous pictural haut en couleur, encore visible jusqu'au 20 mars 2011. Tels des musiciens, Zohra Sellal, Nouria Labaci, Briki Amar, Nedjaï Mohamed et Mohamed Massen offrent au regard du visiteur 56 œuvres de haute facture, d'une qualité remarquable, exquise. Appartenant à différents courants artistiques, les “cinq comparses” versent dans l'art plastique contemporain, confirmant, une fois encore, leur langage artistique moderne, déclinant chacun le “prisme” de sa sensibilité propre. C'est une invitation à partager une “symphonie”, une “partition” de beauté. Suivons-les dans ce dédale de couleurs, ô combien évocateur ! Zohra Sellal expose une partie de sa nouvelle collection “Œuvres récentes”. Une approche non pas nouvelle, mais différente de ce qu'elle a l'habitude de peindre. Bigarrées, suggérées, ces toiles sont plus osées. L'artiste, même si elle se cache derrière le suggestif, arrive à se dévoiler, voire se mettre à nu. Les barrières sont tombées. Le tracé est plus visible, plus profond. Sa palette de couleurs est très variée, alliant le froid au chaud, l'intense au pâle… Nouria Labbaci, entraîne le visiteur dans un monde aux couleurs chaudes, de la terre. Un retour aux sources, aux orignes. Cette autodidacte, à travers ses cinq toiles, donne l'impression de s'amuser en maniant le pinceau. Entre l'abstrait et le semi-figuratif, elle évoque les esprits de l'art plastique. Un ensemble de formes qui se dévoilent, se diluent, livrant leur secret, leur message. Très contemporain, le contenu des toiles donne l'impression de se mouvoir, dans un mouvement de vague. L'entourant de part et d'autre, lui faisant également face, Mustapha Nedjaï propose une sorte de continuité, le même nombre de tableaux, quasiment le même style, la dialectique picturale flirtant entre la figuration et l'abstraction. Plus soutenu, plus consistant, voire même agressif, le travail de ce plasticien est d'une maturité certaine. C'est l'aboutissement de la couleur, la conjuguant avec une luminosité aveuglante. Quant à Amar Briki, c'est une profusion de style qu'il expose. Avec ses 23 œuvres, il est tantôt abstrait et figuratif, tantôt paysagiste et expressionniste. C'est dans le tourbillon de la vie qu'il s'inspire. Des tableaux représentant des objets du quotidien (du fétichisme ?) : chemises, lit, arbre, chaussures…, d'une part. D'autre part, des nus, minimalistes, tel un croquis, juste esquissé, à peine rempli d'une couleur, comme de l'encre diluée, jaunie par le temps. “La Bataille”, l'autre œuvre majestueuse consacrant le talent de l'artiste. Regarder ces toiles, c'est marquer une halte dans la vie artistique de Briki. Abdelouaheb Mokrani, lui, dénote par la finesse et la fluidité de ses œuvres au nombre de deux. Optant pour la technique du marouflé, l'artiste met en relief son art. Tel un assemblage poétique, les deux toiles brillent par l'intensité des couleurs. Chargées sans outrance, elles débordent d'énergie, de symbiose. Enfin, tout autour, parsemées telles les pierres blanches du Petit Poucet, les sculptures de Mohamed Massen sont là pour rappeler la créativité et l'originalité. Un montage de fer, alliant finesse et poésie. Se fondant avec les différents tableaux, les œuvres de Massen sont l'épanouissement de la conjugaison de la folie créatrice et de la réalité réparatrice. “Partition pour un quintette”, c'est la rencontre de cinq artistes aux styles différents et approches opposées, mais dialoguant dans un seul langage : les arts plastiques. A. I. “Partition pour un quintette”, exposition collective à la galerie Dar El-Kenz (Chéraga), jusqu'au 20 mars 2011.