En observant un sit-in, hier, devant la présidence de la République, le Collectif autonome des médecins résidents algériens met ses menaces à exécution et monte sa revendication en puissance. Avec cette action, le collectif montre encore une fois sa détermination et son attachement à faire aboutir ses revendications. En effet, près de 5 000 étudiants en résidanat se sont déplacés des 10 CHU du pays pour faire front commun et démontrer leur détermination à arracher leurs “droits”. “Il y a 8 000 résidents qui voudraient qu'on les écoute”, explique le Dr Benhabib, porte-parole du collectif. Habillés en blouse blanche et munis de leurs pancartes, les résidents affichent clairement leur colère. Debout et scandant : “Rendez-nous nos droits”, “nous voulons reprendre notre dignité” ou bien “M. le Président, prenez soin des résidents”, les protestataires étaient bloqués par un important dispositif de sécurité face au lycée Bouamama. Une ambiance bon enfant régnait sur les lieux. Les résidents se défendent de vouloir faire une démonstration de force. “Notre action n'a pas pour but d'exhiber nos muscles, mais juste pour dire qu'on existe”, tentent-ils de convaincre. Et d'insister que leur présence à la Présidence a pour objectif de transmettre une lettre ouverte au président de la République, mais que leur doléance a été “ignorée”. Parallèlement, le Dr Benhabib a fait savoir que 12 résidents ont été poursuivis par le tribunal d'Alger et jugés pour arrêter la grève. Il a tenu, par ailleurs, à répondre à la déclaration faite par le ministre de la Santé, accusant le collectif d'être manipulé par l'étranger. “Nous voulons dire au ministre de la Santé que nous sommes manipulés par notre conscience professionnelle”, réplique le Dr Benhabib. Le bras de fer entre les résidents et leur tutelle dure depuis plus d'un mois. Après avoir tenu deux rassemblements et deux grèves cycliques, les résidents ont entamé depuis 10 jours une grève illimitée. Invités, en début de semaine, à la table des négociations par le ministère de la Santé, les résidents claquent la porte au premier jour du début des travaux car, selon eux, les commissions installées par la tutelle n'ont pas les “prérogatives à matérialiser leur plate-forme de revendications”. Pour rappel, les médecins résidents se battent pour l'abrogation du service civil, la révision du statut du résident, le droit à la prime de contagion et le droit au congé de maternité pour les résidentes. Le collectif demande, également, l'abrogation des examens intercalaires. D. S.