L'équipe du service ORL du CHU de Tlemcen, menée par le Pr Hadj Allal Fouad, a effectué avec succès une opération chirurgicale sur un patient âgé de 60 ans qui souffrait d'un cancer du larynx. Les péripéties de cette laryngectomie totale, la seconde du genre, qui s'est déroulée récemment à l'hôpital Dr Benzerdjeb d'Aïn Témouchent, ont duré plus de trois heures. Pourtant, comme nous l'a confirmé le Pr Hadj Allel, le patient a cessé de fumer depuis huit ans alors que l'apparition des symptômes — une dysphonie — s'est déclarée huit mois avant l'intervention. Le cancer du larynx qui est plus fréquent chez les hommes reste étroitement lié au tabagisme ou à la consommation excessive d'alcool. Selon notre interlocuteur, la guérison est assurée à la seule condition que le patient respecte l'emploi du temps de la radiothérapie mais aussi et surtout s'il sera sérieusement pris en charge durant la période postopératoire. “Dans ce cas, le rôle du paramédical est très important, surtout lorsqu'il s'agit de contrôler l'état des sondes”, prévient le professeur. En outre, à l'issue d'un cours sur cette spécialité destiné aux médecins de l'hôpital, qui s'est déroulé en marge de l'intervention dans le cadre de la formation continue, le Pr Hadj Allal qui dirige l'unique centre régional d'implantation cochléaire ou de l'oreille dans tout l'Ouest algérien nous apprend que son service tourne à plein régime dans la mesure où, à ce jour, 103 patients ont subi des interventions chirurgicales d'implants cochléaires et sont suivis grâce à des séances de rééducation orthopédique, dont les résultats sont satisfaisants. Selon lui, ce sont 600 à 800 sourds qui naissent chaque année en Algérie, alors que ce n'est qu'en 2004 que la première implantation expérimentale a eu lieu à l'hôpital Mustapha, d'où le retard enregistré sur le plan de la prise en charge en raison de l'important cumul. Cependant, des efforts sont consentis pour tenter de rattraper le retard. Car ce n'est qu'à partir de 2007 que les choses sérieuses ont débuté avec la création de neuf centres d'implantations cochléaires à Alger (4 centres), Annaba, Constantine, Tizi Ouzou, Blida et Tlemcen. Ces efforts sont qualifiés d'ailleurs de prouesse, et ce en comparaison avec les autres pays du Maghreb. “À la fin du mois de juin 2010, le nombre de patients opérés a dépassé les 1 000 cas, sachant que le prix d'un implant peut atteindre 25 000 euros”, conclut le Pr Hadj Allal. M. LARADJ