Le taux d'incidence du cancer du larynx sur la population en Algérie est de 4,4%, a indiqué, dimanche à Alger, le chef de service ORL à l'Hôpital central de l'armée, le professeur Fatima Bitouche-Smaïli. Intervenant à l'ouverture de la 1re journée de l'ORL, organisée par l'Hôpital central de l'armée (Aïn Naâdja), le Pr Bitouche-Smaïli a souligné, dans ce cadre, que le taux de cancer du larynx en Algérie est plus élevé que celui enregistré en Europe qui est de l'ordre de 3%, relevant que le cancer du larynx est «étroitement» lié au tabagisme ou à la consommation «excessive» d'alcool. Elle a affirmé que cette maladie est fréquente chez les hommes âgés entre 45 et 70 ans. Le Pr Bitouche-Smaïli a souligné, néanmoins, que cette pathologie commence à toucher de plus en plus de sujets jeunes et des femmes. Elle a expliqué cette tendance par le tabagisme passif et le fait que les jeunes commencent à fumer très tôt. Elle a estimé que son diagnostic est «facile», précisant que «la sonnette d'alerte peut être tirée lorsque le patient se présente pour une dysphonie chronique (changement de voix), d'une durée de trois semaines, surtout chez un sujet fumeur». Elle a également expliqué que le diagnostic peut se faire grâce à l'endoscopie, qui est développée en Algérie, et une biopsie suivie d'un examen histologique. Le professeur a également relevé que dans le cas du diagnostic tardif, la situation «se complique pour le patient qui doit accepter le fait qu'il soit atteint d'un cancer et ensuite, la laryngectomie totale». Le patient sera soumis, selon elle, à la rééducation orthophonique après la pose de la prothèse phonatoire. Elle a indiqué que la prothèse phonatoire pose plusieurs problèmes, dont celui de coûter cher «très cher» et qu'elle doit être changée tous les six mois. A noter que les organisateurs de cette journée ont annoncé qu'à partir du 1er janvier 2010, l'Hôpital central de l'armée de Aïn Naâdja sera un hôpital sans tabac.