Le département cinéma de la manifestation Tlemcen, capitale de la culture islamique a présenté, en avant-première nationale, mercredi en soirée, à la maison de la culture Abdelkader-Alloula, le film documentaire “Mosquées, zaouias et mausolées de Béni Snous”, du réalisateur Hocine Nacef devant un public nombreux. Produit par Boutchiche Abdelkrim, avec le support écrit du docteur académicien Mohamed Gentari, le film retrace en 70 minutes l'histoire de la cité de Béni Snous (située à 25 km au sud de la daïra de Sebdou), connue pour ses écoles coraniques et réputée pour son artisanat et ses tapis et nattes noués mains ainsi que ses nombreuses mosquées historiques de Tafessera, Khémis, Ouled Ayad, Azaïls, Zahra, Tlétat où les trois religions ont cohabité plusieurs siècles. Les grottes de l'époque préhistorique existent encore et sont la curiosité des visiteurs venus de tous les horizons. La caméra s'est longuement attardée sur les vestiges des mosquées dont certaines datent de l'époque de l'hégire et montré aussi un manuscrit d'un coran datant du XIIIe siècle aux mains de l'imam de la mosquée de Tafessera. Le tournage a également coïncidé avec la découverte, au sein même de la mosquée de Khémis, d'ossements de moudjahidine enterrés après leur massacre par l'occupant colonial dans le lieu même du culte. Béni Snous est la région où l'on dénombre 1 071 martyrs de la Révolution sur une population de 3 000 habitants à l'époque. Un tiers des citoyens algériens a été anéanti par l'armée coloniale durant la guerre de Libération nationale. Par ailleurs, il a été fait état, à travers les témoignages d'historiens, que l'historien et philosophe Abderrahmane Ibn Khaldoun a vécu plusieurs mois dans les grottes de Béni Snous pour écrire une partie de sa fameuse “Moukadima” (introduction à l'histoire universelle) entre 1 374 et 1 377, tout en faisant la navette à travers d'autres contrées comme Aïn Sefra. Au cours du débat, le docteur Gentari, scénariste, a souligné les difficultés rencontrées, notamment, sur les plans technique et financier, soulignant au passage que “ce film documentaire va enrichir les archives du patrimoine national et se veut être un message pour la génération montante afin qu'elle s'imprègne du passé historique prestigieux de la région de Béni Snous et de l'apport de ses hommes et de ses femmes qui demeurent fortement attachés aux traditions encore intactes à nos jours”. B. Abdelmadjid