L'Assemblée populaire nationale (APN) reprendra ses travaux aujourd'hui avec une série de questions orales. Khalida Toumi, ministre de la Culture et de la Communication, aura à répondre à elle seule à six questions, entre autres celle relative à la suspension de plusieurs titres de la presse indépendante. Si cette affaire est plus que jamais d'actualité, il faut dire cependant que d'autres questions sensibles posées par les députés sont mises au placard parce qu'elles dérangent. Il s'agit surtout de l'interpellation du ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, Nouredine Yazid Zerhouni, par un parlementaire du FLN sur les attaques contre les structures du parti et les agressions sur ses militants. Pas encore programmée, la réponse est sciemment retardée. C'est le cas de la question d'un autre élu de la formation de Ali Benflis, Abdelkader Zidouk, vice-président de l'APN, renvoyée aux calendes grecques. Elle porte sur le fonds de régulation. Le parlementaire de la formation de Ali Benflis interroge le ministre des Finances sur l'utilisation de l'argent engrangé grâce à la stabilisation des prix du pétrole à plus de 24 dollars/le baril, alors que la référence de la loi de finances précédente était de 19 dollars le baril. Abdelkader Zidouk estime que sa question est un appel pour éviter l'hémorragie dans les fonds publics parce que le pouvoir exécutif qui, selon lui, a créé, “à l'occasion de la loi de finances 2001, ce fonds de régulation et a exclu de la gestion de cet excédent le Parlement avec ces deux Chambres”. Le parlementaire du FLN demande, en fait, “le respect des règles de la transparence dans les dépenses publiques et appelle le ministère des Finances à travailler avec les institutions constitutionnelles, ne serait-ce qu'à titre informatif, par le biais de rapports pour éclairer l'opinion publique”. Le député estime, par ailleurs, que “l'élaboration de ces rapports est une nécessité pour assurer la transparence dans la gestion des affaires publiques”. C'est pour cela que “je demande à monsieur le ministre, ce que les Algériens ont le droit de savoir, de nous informer sur les excédents réalisés, suite à l'augmentation du prix des hydrocarbures, et comment et où ont-ils été dépensés”. Abdelkader Zidouk interroge, en effet, le ministre : “Quel est l'ordonnateur des dépenses publiques dans le cadre des lois de la République ? Est-il permis à n'importe le qui d'en faire usage, sans passer par les canaux officiels, tels que le Conseil de gouvernement, le Conseil des ministres et le Parlement avec ses deux Chambres ?” Le député du parti de Ali Benflis et néanmoins vice-président de l'APN fait, sans doute, allusion à l'argent octroyé par le président de la République pour les wilayas qu'il a visitées récemment. Abdelkader Zidouk aura-t-il une réponse à sa question ? Il l'a déposée le 2 septembre dernier et, jusqu'à ce jour, elle n'est pas encore programmée. S. R.