Chelsea s'accroche au souvenir de sa victoire à Old Trafford, l'année dernière dans un match crucial de Premier League, pour continuer à croire en ses chances de renverser la situation sur le terrain de Manchester United, mardi en quart de finales retour de la Ligue des champions. “Ce sera dur mais nous allons essayer car nous l'avons déjà fait” avait dit l'entraîneur Carlo Ancelotti juste après la défaite des “Blues” 1 à 0 mercredi dernier à Stamford Bridge, un résultat qui laisse en principe fort peu d'espoir aux Londoniens. Dans toute l'histoire de la Ligue des champions, seuls deux clubs ont réussi à surmonter une telle défaite en phase finale, l'Inter Milan étant le dernier à y être parvenu il y a un mois, aux dépens du Bayern Munich (0-1, 3-2). Mais plutôt qu'à des statistiques un peu désincarnées, Chelsea préfère s'inspirer du succès du 3 avril 2010 encore bien présent dans les mémoires. À six journées de la fin, les futurs champions d'Angleterre avaient fait le pas décisif vers le titre en s'imposant 2 à 1 grâce à des buts de Joe Cole et Didier Drogba, contre un seul de Federico Macheda pour les “Red Devils”. Depuis, les effectifs ont relativement peu changé même si les deux buteurs d'alors, Cole et Macheda, sont partis, le rapport de force entre les deux clubs s'est lui en revanche inversé. Chelsea a déjà perdu son trophée, qui devrait, sauf retour fulgurant d'Arsenal dans la dernière ligne droite, revenir à Manchester. MU est toujours en course pour refaire le triplé Ligue des champions, FA Cup, Premier League de 1999, alors que les “Blues” n'auraient plus qu'une qualification européenne comme objectif de fin de saison en cas d'échec mardi. La comparaison des performances du week-end en Premier League n'incite pas non plus à parier sur un renversement de tendance. Chelsea certes, s'est imposé contre Wigan, mais très péniblement 1 à 0, en attendant 67 minutes pour faire la différence devant ses supporteurs face à la lanterne rouge, grâce à un but de Malouda. Manchester United au contraire a maîtrisé Fulham (2-0), une équipe a priori nettement plus redoutable, tout en laissant beaucoup de monde au repos. Seuls trois des onze vainqueurs de Stamford Bridge étaient sur la pelouse en début de match pour affronter les “Cottagers”. Mais les “remplaçants”, si on peut nommer ainsi des joueurs du calibre de Berbatov, meilleur buteur du Championnat d'Angleterre ou Nani le meilleur passeur de Premier League ont rempli sereinement leur contrat. Alex Ferguson va être placé devant l'alternative offerte à tout manageur chargé de préserver à domicile un avantage acquis à l'extérieur: aller de l'avant pour tuer rapidement le match ou se retrancher en attendant que l'adversaire se découvre. L'Ecossais, fort de sa défense centrale Ferdinand-Vidic reconstituée et de la forme étincelante de Rooney, auteur du but à l'aller, optera probablement pour un moyen terme. Ancelotti, lui, n'aura pas d'autre choix que de jouer l'offensive, avec des attaquants qui ne marquent pas. Drogba n'a inscrit qu'un but et Anelka deux (dans la même rencontre contre Copenhague) en onze matches, le cas le plus inquiétant restant bien sûr celui de Fernando Torres. Toujours muet depuis son arrivée de Liverpool au mercato, l'Espagnol a encore manqué une énorme occasion en fin de match contre Wigan, seul devant le gardien.