Le président Abdelaziz Bouteflika a inauguré officiellement la manifestation, samedi en soirée, sous le grand chapiteau jouxtant le nouvel hôtel Renaissance implanté sur les hauteurs de la ville, qu'il avait inauguré auparavant. En présence de l'ancien président Ahmed Ben Bella, du directeur général de l'Organisation islamique de l'éducation, des sciences et de la culture (Isesco), de plusieurs membres du gouvernement, de 80 ambassadeurs et de nombreux invités de marque, le chef de l'Etat a prononcé un discours dans lequel il a souligné le sens et la portée de l'évènement qui sera abrité durant une année par l'ancienne capitale du Maghreb central. “À travers les semaines culturelles qui seront organisées à Tlemcen et dans d'autres villes du pays”, a-t-il notamment déclaré, “les Algériennes et les Algériens pourront prendre plaisir à apprécier les cultures des autres pays musulmans dans leurs immenses richesses et leur grande diversité. Venant d'Afrique, d'Asie, d'Europe et d'Amérique, elles offriront à l'Algérie la meilleure image de la culture islamique que vos peuples, depuis l'avènement du message coranique, en intégrant des cultures antérieures, ont su construire, élaborer, créer dans un humanisme toujours renouvelé, montrant par là que la culture est ce qui intègre et ce qui s'intègre.” Et d'ajouter : “la mise en symbiose de tous les génies, de tous les talents, de toute la création culturelle, artistique et scientifique des peuples musulmans nous permettra de participer de manière significative a l'approfondissement de la diversité culturelle de l'humanité”. Dans son discours, le président de la République a souligné que “Tlemcen a su développer et entretenir de nombreux métiers d'art dont le raffinement prouve la grande maîtrise de ses artisans. Ce raffinement se retrouve dans la pratique musicale (…) Ces héritages très anciens sont encore pratiqués dans tout le Maghreb et même au-delà, ils continuent à alimenter la création musicale nationale contemporaine, constituant ainsi le plus bel exemple de patrimoine-source nourrissant la création vivante”. Il a ajouté aussi : “Nous croyons en l'unité de l'humanité car si ces cultures sont nombreuses, diverses, variées et toutes aussi respectables les unes que les autres, il n'en demeure pas moins qu'il existe une civilisation mondiale qui englobe toutes les cultures. Nous sommes adeptes du dialogue, de l'échange, du partage entre les cultures car c'est à cela que nous convie le message adressé à l'humanité entière par le saint Coran : ‘Nous avons fait de vous des peuples et des tribus pour que vous vous connaissiez'”. Abordant la situation du monde musulman, le président Bouteflika souligne “qu'elle fait face aujourd'hui à de nombreux obstacles qui peuvent contrarier sa réalisation comme sphère culturelle stable susceptible de compter dans le concert des nations. Cette situation appelle de notre part une solidarité plus active et la densification de nos réseaux de coopération. Cet évènement de Tlemcen, capitale de la culture islamique constitue un acte important pouvant nous permettre de mesurer la fécondité de notre culture, ses capacités d'innovation ainsi que sa force de propositions. Il nous faut, bien sûr, rechercher, étudier, écrire, mettre en valeur nos patrimoines, car il s'agit là, plus d'une tâche noble et exaltante, d'un devoir non pas seulement vis-à-vis de nos enfants. Car si ce passé, cette histoire, ces patrimoines doivent être utilisés, c'est bien comme viatique et rampe de lancement vers le futur pour notre jeunesse”. Le discours du Président avait été précédé par les allocutions des ministres de la Culture et des Affaires religieuses, et du directeur général de l'Isesco, qui ont rappelé que l'Algérie a déjà abrité en 2007 l'important évènement “Alger capitale de la culture arabe”, puis, en 2009, le Festival culturel panafricain, mettant en évidence le fait que l'Algérie a toujours œuvré au dialogue des cultures et souligné l'apport de la culture islamique dans le rapprochement des peuples. Mme Khalida Toumi a rappelé qu'à la faveur de cette manifestation, l'ancienne capitale des Zianides a bénéficié d'une centaine d'opérations de restauration de sites et monuments historiques et que, durant l'année 2011, il est prévu l'édition de 365 titres, la production de 48 films, l'organisation de 12 colloques internationaux et 200 spectacles qui sillonneront tout le territoire national. À l'issue des discours, le ballet national a gratifié les invités du spectacle “Sada el Imène” (échos de la foi) signé par le célébrissime chorégraphe libanais Abdelhalim Caracalla.