Près de deux cents citoyens ont bloqué, avant hier, l'accès au siège de la daïra de Sidi Merouane, commune du nord de la wilaya de Mila. Issus des trois principales agglomérations secondaires de la commune, à savoir Ras El Bir, Zaouia et Ferdoua, les protestataires réclament ce qu'ils appellent leur droit à l'habitat rural, en scandant des slogans hostiles aux responsables locaux qu'ils accusent de népotisme et de corruption. Ils affirment, en effet, que sur un quota de 400 unités d'habitations rurales, seulement 30 ont été attribuées et elles ont toutes été accordées à des proches d'élus municipaux, soutiennent-ils. Ils affirment par ailleurs que les 30 bénéficiaires n'ont postulé à l'habitat rural qu'en début d'année en cours ; alors que ceux qui ont déposé leurs dossiers en 2007 ou en 2009 continuent d'attendre. Ils ont accusé, d'autre part, le chef de daïra d'entraver la politique de développement rural par ses comportements d'exclusion, selon leurs dires. Plus d'un nous a affirmé sur place, en effet, qu'il a été exclu du logement rural sans raison. “Le chef de daïra, qui préside la commission, m'a dit que je n'ai pas le profil d'un campagnard parce que je possède, figurez-vous, un ordinateur chez moi. Et il m'a exclu pour cela”, nous dira l'un des protestataires. À signaler que des témoignages de ce type sont légion au sein des protestataires qui se disent déterminer à aller plus loin dans leur mouvement si leurs revendications ne sont pas prises en charge.