La stratégie de harcèlement et d'intimidation de la presse privée indépendante, initiée et mise en œuvre par le pouvoir de Bouteflika, ne semble pas accuser un quelconque répit. Après les convocations suivies de l'arrestation d'une partie du collectif du Soir d'Algérie, ce fut au tour du directeur de publication de Liberté d'être embarqué, hier, par la police judiciaire, après avoir refusé de répondre à la deuxième convocation qui lui a été notifiée le lundi 6 du mois courant. Il devait s'expliquer sur une chronique de Hakim Laâlam, intitulée La fessée, parue dans le journal Liberté dans sa livraison de août 2003, en signe de solidarité avec le confrère Le Soir d'Algérie au moment de sa non-parution à cause du fallacieux argument commercial. Farid Alilat a refusé de répondre aux multiples questions qui lui ont été posées par la police judiciaire à propos de cette chronique. Il est évident qu'à travers cette nouvelle poursuite, le ministère public, dans sa persistance à abuser de la procédure de l'enquête préliminaire en matière de délits de presse, ne fait qu'exprimer la volonté du pouvoir de diviser la solidarité interne de la corporation et de décourager tout élan de soutien exprimé d'une manière soutenue par la presse privée contre les mesures de harcèlement et d'intimidation et contre les tentatives de musellement de la liberté d'expression. Il est tout aussi clair que cette stratégie, dont l'impulsion est manifeste, vise à étouffer les dénonciations de scandales et pratiques de l'Exécutif qui, depuis quelque temps, inaugure une productivité de travail nocturne pour attenter aux droits fondamentaux et aux libertés publiques. Liberté