L'Agence nationale d'intermédiation et de régulation foncière (Aniref) a proposé à la concession plus de 227 actifs, soit une superficie totale de 310 hectares (ha) depuis la fin de l'année 2009 jusqu'au 1er trimestre 2011. De ce lot, 161 actifs, soit une surface de 211 ha, ont été adjugés, c'est-à-dire mis en produit. Mme Hassiba Mokraoui, directrice générale de l'agence, estime que le taux d'assiettes attribuées, évalué à 70%, est considérable. “En dépit des enchères et le niveau des prix, tout ce qui a été proposé par l'Aniref a été pris par les investisseurs”, souligne-t-elle. La DG avoue qu'il est difficile de satisfaire l'ensemble de la demande qui avoisine, d'après une étude réalisée par l'agence, les 6 400 ha pour une disponibilité ne dépassant pas les 3 552 ha. C'est dire que l'écart entre l'offre et la demande demeure important. Le manque de parcelles se fait ressentir notamment au centre du pays. La difficulté d'accès au foncier reste un frein à l'investissement, pour cause de coût élevé, de procédures contraignantes, lentes, parfois sélectives voire discriminatoires. Il a fallu attendre les décisions du Conseil des ministres du 22 février dernier. Cette réunion a été sanctionnée par la prise de quatre principales mesures que Mme Mokraoui qualifie de “réelle avancée”. Elle cite celle de la concession des biens relevant du domaine privé de l'Etat qui, désormais, se fera de gré à gré. Cette méthode (gré à gré), qui était auparavant réservée uniquement aux projets d'intérêt national, sera généralisée. La procédure de l'enchère publique, fortement décriée par les investisseurs, a été également écartée. La deuxième mesure relevée par cette responsable a trait à l'abattement du coût du foncier industriel. Le taux d'abattement, le plus haut, est accordé par les pouvoirs publics pour les projets à concrétiser dans les régions des Hauts-Plateaux et du sud du pays où le m2 est cédé à un dinar symbolique. Le but recherché à travers une telle décision est d'encourager le développement durable dans ces contrées. Pour les autres wilayas situées au Nord, la remise est fixée à 90% de la valeur domaniale durant la période de réalisation, arrêtée à trois ans. Pendant l'étape d'exploitation, le taux baissera à 50%. Par la suite, l'investisseur payera la redevance locative à 100%. Avec de pareilles facilitations et autres aides, affirme Hassiba Mokraoui, lors de son passage hier à la radio Chaîne III, les opérateurs économiques, surtout les PME, réaliseront, à coup sûr, des “économies substantielles”. Afin de faire face à cette forte pression sur le foncier, l'invitée de la radio propose la création de nouvelles zones industrielles dédiées à des projets d'investissement. “C'est dans cette perspective qu'il a été décidé de créer 36 zones industrielles et de réhabiliter les zones d'activité”, argue Mme Mokraoui. Elle rappelle, à ce propos, le budget de 30 milliards de DA, inscrit au profit des collectivités locales sur deux ans, 2011 et 2012. Il faut reconnaître que sur les 9 espaces de programmation territoriale, le “stress foncier” est éprouvé essentiellement au Nord. Ce paramètre a été pris en compte dans la confection du schéma de zones industrielles. Celui-ci vise à faire de ces zones, indique Mme Mokraoui, des espaces de vie sécurisés, attractifs et pourvus de toutes les commodités et autres infrastructures sociales et économiques nécessaires.