L'Agence nationale d'intermédiation et de régulation foncière (Aniref) a attribué 44 concessions, soit 76 hectares sur un total de 108 représentant 56 terrains, proposés entre octobre 2009 et mars 2010. L'investissement réalisé par le biais de ces opérations est estimé à 8,6 milliards de dinars. Pour le second trimestre 2010, l'Aniref a trouvé preneur pour 5 actifs industriels par voie d'enchères publiques, sur 63 actifs actuellement soumis aux investisseurs. « Ce sont en moyenne 5 ou 6 opérations qui sont proposées par mois », a tenu à relever hier, Mme Mokraoui, directrice générale de l'Aniref, dans une conférence de presse organisée dans les locaux de l'agence à Alger. La DG de ce jeune organisme, opérationnel depuis 2008, s'interdit, cependant, de faire un bilan positif trop hâtif, et dit vouloir mettre plutôt en exergue les avancées sur le dossier du foncier industriel qui a toujours été frappé, en Algérie, par le sceau de la suspicion. « Aujourd'hui, les opérations de cession sont totalement transparentes et seuls les investisseurs sérieux et porteurs de projets concrets sont admis aux enchères », explique Mme Mokraoui. Celle-ci précise que la mission de son agence ne prend pas fin avec l'attribution des concessions. « L'Aniref continue à porter de l'intérêt aux projets présentés pour déterminer leur viabilité et l'engagement des investisseurs », insiste Mme Mokraoui qui explique qu'à la moindre preuve d'une déviation par rapport aux cahiers des charges, les investisseurs concernés sont déchus de leurs droits sur la concession par le biais de la justice. La directrice générale de l'Aniref n'a pas manqué, hier, de relever quelques erreurs commises au début de l'activité de l'agence. Elles concernent notamment la taille des concessions. Selon les explications de Mme Mokraoui, l'agence a mis aux enchères en 2009, dans la wilaya de Blida, un terrain de 11 hectares dont la superficie a découragé les investisseurs. N'ayant pas été concédé, ce terrain devrait être prochainement morcelé pour permettre à plusieurs petites entreprises d'en acquérir la concession. C'est aussi une façon d'encourager les petits investisseurs à participer aux enchères grâce à des mises de départ accessibles. Pour ce qui est des prix, la DG de l'Aniref a mis en relief, hier, l'accessibilité des mises à prix des enchères, relevant que dans toutes les wilayas, les prix de départ des enchères sont très abordables, donnant l'exemple de la wilaya d'Oran où la mise à prix d'un terrain dans la région d'Es Sénia ne dépasse pas les 85 DA le mètre carré. La moyenne nationale est cependant tirée vers le haut – 89 DA – par les prix pratiqués à Alger – environ 1000 DA – en raison de la forte demande et de la rareté des biens, souligne Mme Mokraoui. Pour remédier à la rareté des biens proposés actuellement estimés à 725 actifs issus de la liquidation des entreprises publiques, l'Aniref veut baser son expansion dans le futur sur l'aménagement de promotions foncières. C'est dans ce cadre que l'agence a défini un programme de création de plusieurs zones industrielles sur une vingtaine d'assiettes, couvrant près de 5000 ha au niveau national. Il est à relever que les concessions attribuées jusqu'à présent par l'Aniref ont été remportées pour la plupart par des SARL et des EURL, soit 61% des projets et des personnes physiques à hauteur de 30%. Elles seront affectées à la réalisation de projets dans le secteur des matériaux de construction, de l'agroalimentaire, de la métallurgie, de la mécanique et de l'électronique.