Le président américain Barack Obama a déclaré, dimanche, que les Etats-Unis avaient une chance de “porter le coup de grâce” à l'organisation terroriste Al-Qaïda après la mort de son chef emblématique. C'est la deuxième fois depuis l'élimination, la semaine dernière, d'Oussama ben Laden, que le locataire de la Maison-Blanche affiche un optimisme mesuré quant à la possibilité de vaincre l'organisation islamiste après l'avoir décapitée. Vendredi dernier, lors d'une cérémonie de décoration des membres du commando qui a neutralisé ben Laden, et alors que le commandement d'Al-Qaïda menaçait les Etats-Unis de représailles à travers un communiqué, il a tenu des propos de la même veine. “Cela ne signifie pas que nous allons vaincre le terrorisme”, a-t-il toutefois souligné pour tempérer son propos et éviter les accents inopportuns du triomphalisme. Les déclarations optimistes du président Obama viennent de ce que l'opération qui a permis l'élimination physique de ben Laden s'est aussi soldée par une moisson de documents et de matériels informatiques contenant de précieuses informations, dont l'étude et l'exploitation exigeront sans doute de longs mois. “Ces informations peuvent nous mener à d'autres terroristes que nous recherchons depuis longtemps”, a-t-il estimé devant les micros de la chaîne de télévision CBS. “Nous avons maintenant l'opportunité (…) de vraiment vaincre Al-Qaïda dans au moins cette région frontalière entre le Pakistan et l'Afghanistan”, a-t-il ajouté. Barack Obama a également saisi l'occasion pour demander aux autorités d'Islamabad de diligenter une enquête afin de démanteler le réseau de soutiens dont aurait bénéficié le chef terroriste au Pakistan. Intervenant sur les plateaux de plusieurs chaînes de télévision, le conseiller à la sécurité du président Obama, Tom Donilon, a demandé à son tour à Islamabad d'ouvrir une enquête. À cet égard, l'ambassadeur du Pakistan aux Etats-Unis, Hussain Haqqani, a promis que des têtes allaient tomber parmi les hauts responsables pakistanais, reconnaissant de fait que de “hauts responsables” pouvaient avoir protégé le chef d'Al-Qaïda. Les relations entre Washington et Islamabad s'étant très tendues au cours de cette dernière semaine, le conseiller de la Maison-Blanche, soucieux de ne pas les affecter davantage, a toutefois affirmé que rien ne permettait d'accuser les dirigeants pakistanais d'avoir protégé ben Laden. Mais l'opération Geronimo ayant duré moins de 40 minutes et les commandos américains n'ayant pas eu le temps de procéder à une perquisition en règle de la vaste demeure où résidait le chef d'Al-Qaïda, le conseiller d'Obama a également demandé aux autorités pakistanaises de transmettre aux Etats-Unis tous les renseignements qu'elles auraient pu y avoir découverts. De plus, les Etats-Unis demandent au Pakistan d'accéder, pour interrogatoires, à trois détenues très particulières, enfermées dans une prison d'Islamabad depuis l'élimination d'Oussama Ben Laden. Il s'agit rien moins que des trois épouses que ce dernier a laissées derrière lui.