La rencontre gouvernement, patronat et UGTA, prévue le 28 mai prochain, se focalisera “sur l'orientation générale et la place du secteur privé”. C'est, du moins, ce qu'a déclaré, hier, en marge d'un workshop sur la création d'entreprises en milieu urbain, organisé à l'hôtel Hilton d'Alger, par l'entreprise Belux, M. Réda Hamiani. Celui-ci veut éviter “d'orienter les débats sur les mesures habituelles de financement de l'économie et de l'investissement, le secteur bancaire et la fiscalité”. Ces thèmes, a-t-il estimé, “seront certainement abordés dans des formats plus réduits et plus techniques”. Le président du FCE souhaite poser, plutôt, la problématique générale de l'orientation économique, la place du secteur privé, la vision qu'on doit se faire de ce secteur dans les années à venir, les moyens à mettre à sa disposition et la politique industrielle qui est à réinventer. Le président du FCE affirme qu'il n'y a pas un ordre du jour précis. “Il y a une réflexion d'ensemble sur les sujets qui constituent l'actualité économique”, a-t-il indiqué. Le président du Forum des chefs d'entreprise annonce qu'il ne se “mettra pas à table” avec un catalogue de mesures précises, indiquant qu'il sera question de faire une analyse globale. “On va procéder donc à l'évaluation des politiques économiques qui ont été menées jusqu'à présent et donner notre avis sur les différents chantiers qui nous concernent”, a-t-il ajouté. Pour Hamiani, les politiques économiques ne valent que par les résultats qu'elles produisent, indiquant avoir demandé “une évaluation pour savoir quels sont les tirets des actions engagées”. “Nous avons toujours relevé que les mesures prises par les autorités sont généralement bien orientées, mais leur application pose problème en termes d'exécution, de délai et de simplification par rapport à ce qui est prévu initialement”, constate M. Hamiani. Pour lui, un gros effort devrait être fait pour que les lois et règlements adoptés par les différents ministères et autorités soient au bénéfice de la population, des jeunes et des chefs d'entreprise. Comment peut-on expliquer que les politiques économiques mises en œuvre depuis 20 ans n'ont pas donné les résultats escomptés ? Pourquoi l'économie algérienne ne crée pas assez d'emplois ? Pourquoi le taux de croissance reste moyen, avec tous les programmes et les efforts qui sont faits en matière d'investissement public et de dépenses publiques ? “On doit analyser les raisons d'un relatif échec pour essayer de trouver, avec toutes les ressources que notre pays a, de nouvelles formules en associant toutes les énergies pour que notre économie fonctionne mieux et plus efficacement et, surtout, qu'elle génère de l'emploi pour les jeunes”, a suggéré le président du Forum des chefs d'entreprise, soulignant “le contexte exceptionnel” dans lequel se tient cette tripartite, qui, faut-il le rappeler, sera consacrée “aux voies et moyens de soutenir le développement de l'entreprise et de promouvoir un climat plus propice à l'investissement et à l'activité économique”. M. Hamiani perçoit, depuis les dernières semaines, “une volonté très nette des autorités de redéfinir la politique économique du pays, qu'elle soit plus consensuelle, plus concertée”. Le président du Forum des chefs d'entreprise affirme que le gouvernement est plus réceptif. “On est consulté régulièrement par les différents ministères. Nous sentons très nettement le souci de nos autorités de consulter les partenaires sociaux et économiques, de prendre leur avis et de les associer à la décision. Cela correspond à une grande attente de nos milieux”, relève le président du FCE, estimant qu'il y a “moins d'unilatéralisme”. Sans préjugé des résultats de la tripartite, M. Hamiani estime que “déjà, il y a une bonne orientation, une capacité d'écoute et une prédisposition méthodologique à associer les partenaires”. Interrogé sur la dispersion du monde patronal et s'il n'était plus opportun de se regrouper en une seule organisation, le président du FCE relève un consensus entre les organisations patronales sur les grands thèmes. “Le combat est le même”, a-t-il répondu, évoquant l'éventualité d'une réunion entre les organisations patronales “pour harmoniser les points de vue”.