Comme à l'accoutumée, la salle Ibn-Zeydoun à Riadh el-Feth abritera, jusqu'au 31 du mois en cours, ce festival placé sous le haut patronage du président de la République. La cérémonie d'ouverture s'est déroulée mardi, à 19h, en présence des représentants de la Délégation de l'Union européenne en Algérie et d'un public nombreux, venu découvrir les différentes facettes et expressions culturelles de la rive nord de la Méditerranée. La Hongrie, qui assure la présidence de l'UE, a été le premier pays à débuter les festivités. Contrairement à son habitude, ce n'est pas un ensemble musical classique que l'assistance a eu à apprécier, mais un concert de musique jazz, avec le duo Pély-Romhanyi. Dans son allocution, Laura Baeza, ambassadeur, chef de la Délégation de l'Union européenne en Algérie, a estimé dans une allocution que “si le Festival culturel européen fait aujourd'hui partie intégrante de la scène culturelle algérienne, c'est grâce à l'intérêt certain que le public algérien manifeste à nos activités”. Ajoutant que ce rendez-vous culturel s'inscrit “essentiellement dans le cadre du dialogue musical et plus largement de dialogue culturel”. Lui succédant, Làszlo Püspök, ambassadeur de Hongrie à Alger, a donné une brève présentation du duo de la soirée, affirmant avec humour, que son pays est “la plus petite puissance musicale dans le monde”… Place à la musique. Le Pély-Romhanyi jazz duo fait son entrée. Deux jeunes musiciens, décontractés, saluent le public. Les premières notes fusent. Celles de la musique jazz, empreinte de sonorités rock, blues. Les deux musiciens-interprètes, l'un au piano à multiples fonctions (piano, synthétiseur, boîte à rythmes…), l'autre à la guitare-basse, ont pu créer, dès le début, une ambiance chaleureuse et feutrée. Fondé en 1996, ce groupe est à l'origine une formation d'amateurs, qui au fil du temps ont su se faire apprécier par le public. Riche de leur expérience positive, les deux éléments décident rapidement d'entamer une carrière professionnelle. C'est un voyage à travers différents styles de musique, de l'ère du swing jusqu'à la musique pop, en passant par le blues ou la soul. Entre composition personnelles et reprises dans grands standards (Billie Jean de Michael Jackson, Sex Machine de James Brown ou Cosmic Girl de Jamiroquai, même le grand Frank Sinatra a eu droit de cité), les deux artistes n'ont pas été avares d'énergie et de peps. Leur show fut entrecoupé de ballades en hongrois un mix de musique pop et folklorique. Au bout de la quatrième chanson, le public était conquis, voire acquis aux artistes. L'assistance battait des mains, suivant le rythme. Les chansons interprétées avaient l'effet d'une boisson énergisante. Les plus timides des présents se trémoussaient sur leur siège. Après un final explosif musicalement parlant, le duo, acclamé, remonte sur scène pour une dernière chanson. Avec une voix de velours, un doigté musical impeccable, le Pély-Romhanyi jazz duo a livré l'autre facette musicale et artistique en Hongrie. Si prononcer le nom de ce pays signifie systématiquement musique classique, Franz Liszt, après le concert de mardi, c'est une autre vision, une autre compréhension de la pratique musicale dans ce pays. Programme du 12e Festival culturel européen en Algérie (salle Ibn Zeydoun à 19h, accès gratuit) : Aujourd'hui : Spectacle flamenco avec Lucia De Miguel (Espagne) Demain : Musique Ethno avec Ion Din Romania (Roumanie)